L'opérateur télécoms Qwest Communication (+ 4,20% à 3,595 dollars) échappe à la baisse de Wall Street comme ses concurrents AT&T et Verizon. Outre les caractéristiques défensives propres au secteur, le groupe bénéficie de la publication de résultats supérieurs aux attentes et de l'ajustement à la hausse de ses objectifs annuels. Confronté à la baisse de son chiffre d'affaires en raison du déclin de l'activité historique voix, Qwest Communication doit la bonne surprise d'aujourd'hui à la réduction des coûts.
Au troisième trimestre, Qwest Communication a réalisé un bénéfice net de 136 millions de dollars, soit 8 cents par action, contre 145 millions d'euros, ou 8 cents par action, un an auparavant. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 9 cents, soit 2 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters.
Cette baisse du résultat net est intervenue alors que l'activité de l'opérateur télécoms est sous la pression du recul de 11% à 10,56 millions de lignes d'accès téléphoniques. Résultat, le chiffre d'affaires a baissé de 9,6% à 3,054 milliards de dollars.
L'opérateur a expliqué avoir été victime de la substitution entre téléphonie fixe et téléphonie mobile, de la hausse du chômage, d'un nombre de créations d'entreprises faible et d'un marché immobilier morose dans les 14 Etats où il est présent. Il perd également des clients au profit des câblo-opérateurs.
Grâce à la performance réalisée sur les neuf premiers mois de l'année, l'opérateur américain s'attend à réaliser un ebitda ajusté dans le haut de sa fourchette d'objectifs de 4,25 à 4,4 milliards de dollars. Il a aussi relevé de 100 millions de dollars son objectif annuel de free cash flow ajusté après avoir réduit dans les mêmes proportions sa prévision d'investissement. Le free cash flow ajusté est désormais attendu entre 1,6 et 1,7 milliard de dollars.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'ebe français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.
free cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
En France, selon l'Arcep, le régulateur des télécoms, le parc total des usagers de mobile a progressé de 5,2% au deuxième trimestre, correspondant à 678.600 nouveaux clients. La croissance de ce parc s'est accélérée puisqu'elle avait été inférieure à 5% durant les deux trimestres précédents. Le taux de pénétration s'est accru de 1,1 point par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 91,8%. Quant aux forfaits, la croissance a été limitée à 1,8% sur le second trimestre. Ce sont surtout les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) qui ont tiré partie de ce développement. Leur activité a augmenté de 3,7%, contre 1% pour les trois acteurs Orange, SFR et Bouygues. Avec 3 millions de clients, la part de marché des MVNO atteint désormais 5,3%. Sur notre territoire, la fidélité à son opérateur mobile est de mise. En effet, selon une étude menée par l'Arcep, 73% des abonnés mobile sont engagés depuis plus de vingt-quatre mois chez le même opérateur. Presque la moitié est même engagée depuis plus de cinq ans. Depuis juin 2008, la loi Chatel limite pourtant les frais de résiliation au quart des mensualités restantes. La différence est marquée par rapport à la Grande-Bretagne. Sur ce marché, où interviennent cinq grands opérateurs, 40% des personnes interrogées sont restées fidèles à leur premier opérateur. En France cette proportion est bien supérieure, à 67%.