
Le cocktail prime à la casse/promotions a continué à doper les ventes de voitures particulières en France, en hausse de 3,1% en juillet sur un an, une performance due surtout à la bonne tenue des modèles français.
Les mesures de soutien à l'industrie automobile ont en effet surtout profité aux constructeurs français: le groupe Renault a vu ses ventes bondir de 18,5% et PSA Peugeot Citroën de 11,4%, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
Favorisés par leur offre de petits modèles bénéficiant de la prime à la casse et du bonus écologique pour véhicules "vertueux", les constructeurs français engrangent en outre les fruits de la sortie de leurs derniers modèles.
"Il y a un engouement pour les nouveaux modèles", comme la Mégane III de Renault, une berline compacte, ou la Peugeot 3008, à mi-chemin entre le monospace et la berline, a commenté à l'AFP François Roudier, porte-parole du CCFA.
Les marques françaises ont progressé de 12,4% en juillet, creusant l'écart avec les constructeurs étrangers, dont les ventes ont reculé de 5,6%. La part de marché des marques tricolores atteint 52,7%, contre 48,3% en juillet 2008.
Les constructeurs de grosses cylindrées comme Mercedes (-23,1%) ou BMW (-18,3%) ont vu leurs ventes dégringoler. "Les flottes d'entreprises, preneuses de voitures de direction, se renouvellent moins en ces temps de crise", explique M. Roudier.
Mais les ventes des constructeurs étrangers de petits modèles comme Volkswagen (-19,1%) ou Fiat (-15%) sont également en berne, ce qui pourrait être "le signe avant-coureur de l'essoufflement des incitations" gouvernementales, selon Guillaume Mouren, analyste chez Xerfi.
La hausse des ventes de voitures particulières en juillet a certes ralenti par rapport à juin (+7,1%), mais "cela reste un bon chiffre", estime M. Roudier.
Sur les sept premiers mois de 2009, le marché français des voitures particulières est stable (+0,6%) en données brutes et en hausse de 2% à nombre de jours ouvrables comparable.

"La France, tout comme l'Allemagne, est un marché un peu préservé dans le paysage mondial", marqué par "une crise terrible de l'industrie automobile", estime M. Roudier.
"Mais ces deux marchés ne sont pas suffisants pour permettre aux constructeurs de compenser la chute des autres marchés" européens, comme celui d'Italie, de Grande-Bretagne ou d'Espagne qui "restent déprimés", poursuit-il.
La prime à la casse introduite fin mai en Espagne a toutefois enrayé la chute du marché automobile, dont la baisse a été limitée à 10,9% en juillet.
Quant aux ventes en France, celles du groupe Renault ont été tirées par sa filiale roumaine Dacia qui a bondi de 58,1%, mais la marque Renault s'est également très bien vendue (+14%).
Au sein du groupe PSA Peugeot Citroën, la marque Citroën a progressé de 13,8% en juillet et la marque Peugeot de 9,3%.
Sur les sept premiers mois, PSA (+4,3%) conserve toutefois son avance sur Renault (+0,5%).
Les perspectives du marché pour les prochains mois sont suspendues à l'avenir de la prime à la casse, qui expire normalement fin 2009. Le gouvernement prépare une "sortie graduelle", avec maintien temporaire d'une prime réduite après cette date, afin d'éviter une chute brutale du marché.
"Même si la prime est supprimée progressivement, on aura quand-même une bonne chute l'année prochaine", redoute Guillaume Mouren: "les Français vont vouloir profiter du niveau le plus élevé de la prime et passer commande avant le 31 décembre".