Le titre HSBC progresse de 5,13% à 636,80 pence après la publication de ses résultats du premier semestre. La banque britannique a dévoilé un bénéfice imposable ajusté de 5 milliards de dollars contre 10,2 milliards sur la même période l'année précédente. Le bénéfice net est ressorti à 3,35 milliards de dollars, soit une chute de 57%. Ces chiffres, qui ont subi l'impact de la hausse des créances douteuses, sont toutefois supérieurs aux attentes du marché : le consensus Reuters donnait un bénéfice imposable de 4,9 milliards de dollars.
Les analystes tablaient par ailleurs sur une perte nette de 600 millions de dollars. Les provisions pour pertes sur le marché du crédit ont augmenté de 39% à 13,9 milliards de dollars sur les six premiers mois de l'année.
Le produit net d'exploitation a quant à lui reculé de 12% à 34,7 milliards de dollars. Côté solvabilité, le ratio Tier 1 de HSBC a atteint 10,1% à la fin du mois de juin contre 8,3% six mois plus tôt.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
tier 1 / tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
Activité de la société
HSBC, pour HongKong & Shangai Banking Corporation, a été créée en 1865 pour financer les échanges commerciaux entre la Chine et l'Europe. Aujourd'hui, basée à Londres, HSBC Holdings est la deuxième banque mondiale (par la capitalisation boursière).
Ses activités se répartissent entre les services financiers aux particuliers, la banque commerciale, la banque de financement et d'investissement, la banque privée et le crédit à la consommation. A l'international, HSBC Holdings intervient principalement aux Etats-Unis, en Europe, à Hong-Kong et dans le reste de l'Asie-Pacifique. Le groupe compte 9600 bureaux répartis dans 76 pays.
Les points forts de la valeur
- Le groupe dispose d'importants fonds propres et d'une structure financière saine.
- Depuis l'entrée d'HSBC sur le marché du crédit à la consommation, les activités du groupe sont bien réparties entre services aux entreprises et aux particuliers.
- HSBC est mieux positionnée que ses concurrentes européennes sur les marchés émergents à fort potentiel de croissance (Mexique, Brésil, Chine et Inde).
- La forte implantation d'HSBC en Asie la met plus à l'abri des difficultés du secteur financier occidental que ses concurrents.
Les points faibles de la valeur
- La baisse du dollar, dans lequel sont libellés les dividendes, a un impact négatif sur le cours de l'action et ne profite pas aux actionnaires britanniques d'HSBC.
- Le risque d'un ralentissement de l'économie américaine pèse sur le résultat du groupe étant donné les créances douteuses détenues par la banque sur ce marché.
- Bien que les marchés émergents, en particulier en Asie, continuent de soutenir la banque britannique, la crise du "subprime" a détérioré les performances du groupe.
Comment suivre la valeur
Les indicateurs qui relatent l'état de santé des économies asiatiques ou d'Amérique Latine sont à suivre de près. Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. Du fait de son positionnement sur la banque d'investissement, le groupe est dépendant de l'évolution des marchés financiers. Enfin, au titre de son activité de banque de détail, HSBC Holdings est sensible à la fois au niveau d'épargne et au niveau de consommation des ménages. En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'pargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.