Le groupe pétrolier américain ExxonMobil a fait état jeudi d'une chute de 58% de son bénéfice net au premier trimestre, tombé à un niveau inférieur aux attentes des analystes sous l'effet du plongeon des cours du brut et du ralentissement de l'économie mondiale.
Le premier groupe pétrolier mondial a dégagé un bénéfice de 4,55 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, contre 10,89 milliards un an plus tôt, selon un communiqué publié par l'entreprise.
Par action, le bénéfice revient à 92 cents, contre 95 cents envisagés par les analystes.
La chute du bénéfice a été précipitée par un recul de 45% du chiffre d'affaires, à 64,02 milliards de dollars. Il reste toutefois bien supérieur aux estimations de marché, qui visaient des revenus à 54,03 milliards.
A la Bourse de New York, l'action ExxonMobil perdait 2,75% à 66,56 dollars vers 16H20 GMT.
Ce résultat fait suite à une année 2008 record pour ExxonMobil, qui a dégagé un bénéfice net historique de 45,2 milliards de dollars, porté par les prix record des hydrocarbures. Le baril de pétrole avait enregistré un plus haut historique de 147 dollars en juillet dernier.
Le baril a évolué autour des 43 dollars le baril au premier trimestre, soit une baisse de 56% d'une année sur l'autre, affectant l'ensemble des groupes pétroliers, à l'instar du géant britannique BP, qui a accusé une chute de 60% de ses bénéfices et de près de 47% de son chiffre d'affaires.
Pour ExxonMobil, l'impact des prix de l'énergie et une moindre demande mondiale ont fait chuter de 60% le bénéfice de la division amont (production, exploration), à 3,5 milliards de dollars.
La division aval (raffinerie) a vu son bénéfice reculer de près de 3%, à 1,1 milliard, tandis que le bénéfice de la division chimie a plongé de 65% à 350 millions.
Sur le trimestre, la production de brut et de gaz naturel a progressé "légèrement" d'une année sur l'autre, à 4,2 millions de barils/jour.
Dans ce contexte, ExxonMobil a maintenu sa rigueur financière, mais n'a pas suspendu ses investissements pour autant: l'enveloppe consacrée à l'exploration/production a été augmentée de 5%, à 5,8 milliards de dollars.
Le groupe a en outre redistribué 9 milliards de dollars à ses actionnaires, entre rachat d'actions (pour 7,9 milliards de dollars) et versement d'un dividende.
Au deuxième trimestre, il compte procéder à de nouveaux rachats d'actions, de l'ordre de 5 milliards de dollars.
Interrogée en conférence téléphonique sur les prévisions d'ExxonMobil, la direction est restée prudente.
Il est trop tôt pour faire des projections. Nous devons voir comment évolue l'économie", a déclaré David Rosenthal, responsable des relations avec les investisseurs, en notant que, pour l'heure, la demande mondiale en énergie "est faible".
"C'est un secteur très cyclique. Nous sommes dans le bas du cycle, mais nous sommes confiants sur le long-terme", a poursuivi ce responsable, expliquant que c'est la raison pour laquelle ExxonMobil maintenait pour l'heure son objectif d'un budget de 29 milliards de dollars d'investissements sur l'année.
"Si de nouvelles opportunités se présentent, nous avons la chance d'avoir la flexibilité financière et les capacités en terme d'organisation pour saisir ces projets", a-t-il par ailleurs indiqué.