Le gouvernement va organiser des "états généraux de l'automobile" le 20 janvier pour tenter de sortir du marasme la filière automobile en France et préparer l'avenir, après la mise en place de mesures de soutien à effet temporaire comme la prime à la casse.
La rencontre réunira l'ensemble des acteurs du secteur, constructeurs, équipementiers, sous-traitants, représentants des salariés, parlementaires, a expliqué mardi le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel.
"Nous traversons une période conjoncturelle difficile pour l'automobile, mais au-delà de ça, il y a une réflexion structurelle à mener", a dit M. Chatel, lors d'un déplacement avec le ministre chargé de la mise en oeuvre du plan de relance, Patrick Devedjian, dans une concession Renault à Argenteuil, en région parisienne.
Pour le gouvernement, l'objectif est de "faire en sorte que l'industrie française de l'automobile sorte confortée" de la crise actuelle.
Parmi les "conditions" du développement futur du secteur automobile français, Luc Chatel a cité la capacité à "faire des gains de compétitivité pour que NOS sites de production soient performants et attractifs" et à "mutualiser un certain nombre de moyens dans des grands programmes de recherche et développement" des véhicules propres.
"Ce sera l'enjeu de ces états généraux de l'automobile", a-t-il affirmé.
Pour le directeur général délégué de Renault, Patrick Pelata, les états généraux doivent permettre "d'examiner ensemble comment relancer sur le moyen terme la filière automobile en France".
La réflexion en cours avec le gouvernement porte sur "ce qu'il faut faire pour être capables de produire en France dans des conditions de profitabilité", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy a annoncé le 23 décembre un plan d'aide à l'industrie automobile française avant la fin janvier. Le chef de l'Etat avait chargé M. Chatel à la mi-décembre d'une mission sur le secteur et réuni à l'Elysée les constructeurs automobiles et les sous-traitants. Il les réunira à nouveau à la fin janvier.
Le secteur automobile français a été touché de plein fouet par la crise qui pèse sur les ventes et a amené les constructeurs à multiplier les mesures de chômage technique et les plans de suppressions d'emplois, pour réduire leur production et leurs stocks.
Dans ce contexte, une prime à la casse de 1.000 euros a été annoncée en décembre pour les véhicules de plus de dix ans en contrepartie de l'achat d'un véhicule neuf peu émetteur de CO2.
Les constructeurs ont appuyé le mouvement en étendant cette prime par des offres commerciales promotionnelles, et font état de premiers résultats positifs en termes de commandes en décembre.
Pour Patrick Devedjian, cette mesure a "un effet extrêmement heureux".
M. Pelata a pour sa part estimé que les prises de commandes de Renault avaient progressé de 40% en décembre en France par rapport aux prévisions, grâce à la prime à la casse.
"Au total, nous pensons que l'impact positif sur le marché français en 2009 devrait être de l'ordre de 5 à 10% en plus sur l'ensemble de l'année", soit de 100.000 à 200.000 voitures, a ajouté le directeur général de Renault.
Les mesures du plan de relance concernant l'automobile comportent aussi un prêt à taux réduit de un milliard d'euros pour les établissements financiers des groupes automobiles français et la constitution d'un fonds de soutien à la sous-traitance doté de 300 millions d'euros alimenté par l'Etat et les constructeurs.