Le titre Volkswagen s'envole de 14,63% à 292,01 euros, soutenu par la nouvelle offensive de Porsche. Le fabricant allemand de voitures de sport a porté sa participation de 42,6 à 50,76% au capital de son compatriote. Cette opération devait initialement intervenir avant la fin de l'année 2008, mais la conjoncture dans l'industrie automobile ainsi qu'une flambée du titre VW avait conduit Porsche à retarder l'échéance.
Malgré ce léger contre-temps, les ambitions de Porsche restent intactes : un porte-parole du constructeur du tout-terrain de luxe Cayenne a en effet confirmé que le groupe avait toujours l'intention de porter sa participation dans VW à 75% dans le courant de l'année en fonction des conditions du marché, a rapporté Reuters.
Cependant, Porsche devra s'affranchir d'un obstacle de taille avant de prendre totalement les rênes du constructeur : les statuts particuliers de VW prévoient un seuil de 20% du capital pour l'exercice de la minorité de blocage. L'Etat régional de Basse-Saxe, deuxième actionnaire de VW avec une participation d'environ 20,3% peut ainsi empêcher toute tentative de prise de contrôle de la part de Porsche.
Fin novembre, le tribunal du Land de Hanovre avait d'ailleurs débouté Porsche qui réclamait la suppression de cette loi dite "Volkswagen" en vigueur depuis les années 60. Mais l'Etat régional risque de s'attirer les foudres de Bruxelles. En octobre dernier, la Cour européenne de justice avait en effet estimé que la loi Volkswagen était contraire aux règles européennes de la concurrence. Berlin se trouve désormais sous la menace d'une nouvelle procédure judicaire.
A noter enfin que Porsche est désormais contraint par le droit suédois de lancer une OPA sur le constructeur de poids lourds Scania, dont Volkswagen est l'actionnaire majoritaire avec 69% des droits de vote.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux « big three » de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux tats-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.