2009 sera une année à oublier pour Electronic Arts (-14,8% à 16,49 dollars). Trois semaines avant Noêl, période au cours de laquelle les éditeurs de jeux vidéo réalisent une part prépondérante de leur activité, le groupe américain vient de lancer un profit warning sur son exercice 2009, clos fin mars. La première partie de l'année avait déjà été marquée par l'échec de la prise de contrôle de Take-Two, détenteur de la franchise «Grand Theft Auto», dont plus de 10 millions d'unités du dernier opus ont été vendues.
La firme de Redwood (Californie) ne peut même pas blâmer la crise ; le secteur des jeux vidéo est l'un des rares à avoir été épargné par ses ravages. Lors du long week-end de Thanksgiving, les ventes de Xbox 360 et de Wii aux Etats-Unis ont ainsi atteint de nouveaux records : la saison de Noêl s'annonce sous des auspices favorables.
Electronic Arts est victime, selon les analystes, de la qualité décevante de certaines de ses jeux clés. Une faute qui ne pardonne pas dans un secteur très compétitif. Les «ventes inférieures aux attentes en Amérique du Nord et en Europe» que le groupe a mis en avant pour expliquer son avertissement s'expliqueraient par les performances décevantes de «Mirror's Edge» et «Need for speed». Oddo avance une explication supplémentaire, la faible exposition du groupe aux jeux grand public. Or il s'agit de l'un des segments qui tirent la croissance du secteur.
Avant son avertissement, Electronic Arts tablait sur un bénéfice par action annuel, hors éléments exceptionnels, compris entre 1 et 1,4 dollar. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visent en moyenne un bénéfice par action de 1,16 dollar. Electronic Arts anticipait aussi un chiffre d'affaires situé entre 5 et 5,3 milliards de dollars et Wall Street des ventes de 5,06 milliards de dollars.
L'éditeur de jeux vidéo a prévenu qu'il ne communiquerait pas de nouvelles prévisions 2009 avant la publication de ses résultats du troisième trimestre début février. Electronic Arts a indiqué qu'il allait continuer de réduire ses coûts en élaguant son portefeuille de produits pour l'exercice 2010, ce qui devrait se traduire par des réductions d'effectifs.