Alstom a lourdement chuté de 10,40% la semaine dernière. Le titre a été affecté par une note d'analyste. ING a en effet abaissé son objectif de cours sur le groupe d'énergie et de transport de 87 à 76 euros, en maintenant sa recommandation Achat. L'analyste prend en compte l'éventualité d'un scénario catastrophe selon lequel les commandes de tous les clients à risque du groupe chuteraient de 50%. Par ailleurs, le profit warning du conglomérat américain General Electric jeudi a également inquiété les investisseurs quant à la santé du secteur de l'industrie.
Le groupe traditionnellement considéré comme un baromètre de l'économie américaine a en effet lancé un avertissement sur ses prévisions 2008. Le conglomérat industriel et financier table désormais sur un bénéfice net compris entre 19,5 et 21 milliards de dollars pour 2008, contre 22 à 23 milliards de dollars auparavant.
Au troisième trimestre, GE prévoit un BPA situé entre 43 et 48 cents, au lieu d'une fourchette de 50 à 54 cents. Cette prévision est inférieure au consensus, puisque les analystes interrogés par Reuters anticipaient 52 cents.
"Au vu de la tournure des événements sur les marchés financiers, nous avons pris des décisions difficiles visant à réduire notre exposition au risque et à renforcer notre bilan tout en maintenant le dividende", a déclaré Jeff Immelt, directeur général de GE.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Alstom est l'un des leaders mondiaux dans les infrastructures d'énergie et de transport ferroviaire. Le groupe comprend deux branches d'activité : Alstom Power développe et commercialise une gamme de systèmes, d'équipements et de services pour la production d'électricité et les marchés industriels, tandis qu'Alstom Transport est présent sur le marché du transport ferroviaire, de la très grande vitesse jusqu'au transport urbain léger.
Après avoir frôlé le dépôt de bilan en 2003, le groupe avait cédé son activité transmission et distribution d'énergie à Areva et ses turbines industrielles à Siemens. Fin avril 2006, Bouygues a repris les 21,03% du capital d'Alstom détenus par l'Etat. Il s'est renforcé depuis et possède désormais 30% du capital.
Alstom est présent dans plus de 70 pays et emploie 76 000 collaborateurs.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Alstom occupe des positions de leader dans les équipements de génération d'énergie et dans le transport ferroviaire, ces deux branches étant devenues le coeur des activités du groupe. Il possède encore un fort potentiel de croissance dans le domaine des services.
- Un tiers des ventes du groupe est réalisé sur les marchés émergents, en forte croissance.
- La demande en énergie devrait rester soutenue dans les prochaines années, ce qui devrait permettre de procéder à des hausses de prix.
- La valeur présente un attrait spéculatif. Les marchés s'interrogent sur une fusion potentielle à trois: Areva-Bouygues-Alstom.
Les points faibles de la valeur
-Alstom va devoir adapter son modèle dans le cadre de l'ouverture du rail à la concurrence, aujourd'hui dans le transport de marchandises et demain dans le transport de voyageurs.
- Le groupe se trouve aujourd'hui au coeur d'enquêtes judiciaires en Suisse et en France sur des faits de corruption présumée.
-Selon certains analystes, le potentiel de hausse du titre est limité à court terme.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Les activités d'Alstom sont directement liées à l'expansion démographique, qui implique une urbanisation croissante nécessitant toujours plus d'infrastructures de production d'énergie et de transport ferroviaire.
- Carnets de commandes et rythme des entrées de commandes sont de bons indicateurs de perspectives.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
La profession des équipementiers électriques français, dont le chiffre d'affaires a progressé de 9% l'an passé (à 11,7 milliards d'euros), bénéficie déjà des retombées positives du Grenelle de l'environnement, visant à développer les économies d'énergie et à limiter les émissions de CO2. Cela provient du fait que le secteur réalise environ 40% de son chiffre d'affaires dans le bâtiment, qui génère lui-même 40% des émissions de CO2. Cette tendance ne se limite pas à la France. Hors de NOS frontières, où les adhérents du Gimélec réalisent la majeure partie (61%) de leur activité, les contrats se multiplient. Ainsi, en Suède, la municipalité de Nyk&*#8221;ping a demandé à Schneider Electric la réhabilitation de 123 bâtiments sociaux, pour réaliser 21% d'économies d'énergie, soit 1 million d'euros par an. C'est également la demande des pays émergents qui tire le marché. Si en France la croissance a dépassé 5%, supérieure aux 3 ou 4% des années précédentes, la progression atteint entre 8% et 12% hors de nos frontières et selon les produits.