Faurecia annonce dans un communiqué une émission d'obligations à échéance 2016 pour un montant initial d'environ 300 millions d'euros, ainsi que le refinancement par anticipation du crédit syndiqué de 1,170 milliard d'euros mis en place en novembre 2008. « Ces deux opérations permettront de rembourser par anticipation le crédit de 250 millions d'euros consenti à Faurecia par Peugeot S.A. en même temps que le refinancement de l'actuel crédit syndiqué bancaire », précise le groupe.
Ce refinancement global de la dette permettra à Faurecia d'en allonger la maturité, d'en diversifier les sources et d'accéder à des financements sans clause de détention minimale par Peugeot S.A.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Faurecia est un équipementier automobile de « rang 1 », considéré comme incontournable. Il a comme clients quasiment tous les grands constructeurs mondiaux ;
- Faurecia est leader dans chacune de ses activités ;
- La capacité de Faurecia à imposer ses prix a été renforcée grâce à un changement des relations clients-fournisseurs suite à la crise automobile ;
- 2009 a marqué un tournant indéniable pour l'équipementier automobile qui s'est profondément transformé et a rationalisé sa structure industrielle. Le groupe a renoué avec les bénéfices depuis 2010 et a relevé plusieurs fois ses objectifs annuels ;
- Faurecia évolue maintenant sur les secteurs extrêmement porteurs que sont l'allégement des composants des véhicules et la réduction des émissions de CO2 par véhicule. Sa politique de R&D lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations différenciantes attendues par les clients finaux ;
- Le retour aux acquisitions, après des années d'immobilisme, atteste des ambitions retrouvées de Faurecia ;
- Le groupe a accru son internationalisation. Il est bien implanté en Allemagne, premier marché automobile européen ;
- Le groupe est également implanté en Chine avec 17 usines et 4 centres de recherche et développement (R&D) ;
- PSA Peugeot Citroên est le principal actionnaire du groupe ; c'est un atout.
Les points faibles de la valeur
- Les incertitudes sur les perspectives économiques des pays matures pourraient venir peser sur le marché automobile qui se relève à peine de la crise de 2008/2009. Les secteurs les plus cycliques, comme l'automobile, sont les premiers touchés en Bourse ;
- Faurecia est pénalisé en cas de hausse des matières premières ;
- Tous les acteurs du secteur seront plus ou moins touchés par la situation au Japon avec des impacts pour la plupart indirects ;
- Bien que réduite, la dette du groupe reste son talon d'Achille (dette nette/ebitda de 130%) ;
- Le groupe réalise encore deux tiers de son activité en Europe.
Comment suivre la valeur
- Le titre change de statut boursier : d'une valeur de restructuration, Faurecia est désormais considérée comme une valeur ayant une vraie dynamique de croissance ;
- L'équipementier automobile dépend, à l'image de ses concurrents, entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants ;
- Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de la tendance du marché ;
- Le redéploiement géographique reste à suivre suite notamment à la création de deux coentreprises en Chine ;
- Le marché spécule régulièrement sur un retrait de la cote ou une revente de la participation de PSA. L'acquisition d'Emcon a dilué la participation du constructeur de 71% à 54%, ce que certains interprètent comme le début de son désengagement. Mais avec 63% de droits de vote, le groupe PSA exerce encore une influence notable sur la stratégie de l'équipementier.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
Les fabricants de pneus sont confiants pour la seconde partie de l'année, en dépit de l'envolée du prix des matières premières. Chez Michelin, le caoutchouc naturel représente 42% du coût total des matières premières, devant le caoutchouc synthétique (23%). Durant le premier semestre 2011, les matières premières ont coûté 3,24 MdEUR à l'entreprise. La progression des prix de vente a toutefois permis au groupe de revoir à la hausse ses objectifs pour 2011. Il anticipe désormais une progression annuelle de ses volumes de 8%, contre au moins 6,5% auparavant. Quant à l'Italien Pirelli, après avoir affiché un bond de ses résultats au premier semestre, il prévoit désormais une marge opérationnelle comprise entre 9,5 et 10%, au lieu des 8,5 à 9,5% prévus. Il explique cette hausse par sa focalisation sur les produits haut de gamme et un renchérissement du prix des matières premières moins important. Le moins optimiste est l'Américain Goodyear. Il prévoit néanmoins toujours une croissance de ses volumes, cette fois dans le bas de la fourchette, de 3 à 5%.