Renault a enregistré la semaine dernière la plus forte hausse du CAC 40, hors valeurs financières, avec une progression de 15,06% à 31,665 euros. Le constructeur automobile a publié jeudi soir des ventes record au troisième trimestre avec un chiffre d'affaires de 9,745 milliards d'euros, en hausse de 11,9%. Le groupe a écoulé 632 412 unités sur la période, soit une progression de 6,7 % par rapport au troisième trimestre 2010.
« Après les contraintes d'approvisionnement qui ont pénalisé l'activité commerciale au premier semestre et au début du troisième trimestre, le groupe a été en mesure de livrer les véhicules, notamment à motorisation diesel, qui s'étaient accumulés dans son carnet de commandes en Europe », explique-t-il.
Les ventes de Renault ont pourtant reculé de 4,4% en Europe, dans un marché en hausse de 1,4%. La croissance est donc venue de son activité hors Europe, où les ventes du groupe, tirées par des marchés toujours dynamiques, ont augmenté de 21,9% au troisième trimestre et comptent pour 48 % des ventes totales du groupe (+6 points).
Société Générale a relevé sa recommandation sur la valeur de Conserver à Acheter avec un objectif de cours de 38 euros. Le broker pense que le news flow positif devrait favoriser la hausse du titre, qui devrait par ailleurs bénéficier d'un effet de rattrapage après des mois de sous-valorisation. La position forte de Nissan aux Etats-Unis, en Chine et au Japon devrait par ailleurs représenter un bon support pour la valorisation.
Credit Suisse a renouvelé sa recommandation Neutre et son objectif de cours de 45 euros sur Renault. Credit Suisse pense que la valorisation est toujours intéressante, mais ne voit pas de catalyseur. Il reste par ailleurs prudent sur la rentabilité du constructeur automobile au deuxième semestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Renault est le cinquième constructeur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan et le deuxième en France ;
- Le groupe accélère son développement dans le low-cost pour gagner des parts de marché, avec notamment un 44 sous sa marque roumaine Dacia ;
- L'alliance Renault-Nissan devrait dégager 2 milliards d'euros de synergies supplémentaires d'ici à 2015, répartis à parts égales entre le Français et le Japonais ;
- Le duo Renault-Nissan et l'allemand Daimler ont échangé 3% de leur capital. Dans la course à la consolidation, le trio ainsi formé devance General Motors et réduit l'écart par rapport aux deux leaders, Volkswagen et Toyota ;
- Renault se positionne dans les pays asiatiques. Il va doubler ses capacités de production en Corée du sud au travers de sa filiale Renault Samsung Motors. Le marché automobile coréen est très prometteur ;
- La cession en octobre 2010 de plus de la moitié de la participation dans Volvo AB a été bien accueillie. Cette opération permet à Renault de réduire son endettement et au marché de revaloriser les autres participations du groupe (44% dans Nissan et 25% dans le Russe AvotVaz).
Les points faibles de la valeur
- Le faux scandale d'espionnage industriel, qui a révélé que les cadres mis en cause dans cette affaire avaient été licenciés sans preuve, a terni l'image de la direction ;
- La démission, suite à cette affaire, de Patrick Pélata, numéro 2 du groupe et l'un des artisans du plan stratégique à 3 ans « Drive the change » dévoilé en février 2011, est un coup dur pour le constructeur ;
- L'absence de nouveaux modèles en 2011 pèse sur les performances en Europe, notamment en France ;
- Renault, partenaire de Nissan, est l'un des groupes français qui risque d'être le plus directement impacté par le drame japonais ;
- Le projet de voitures électriques est un pari audacieux qui contraste avec l'approche prudente des autres constructeurs. Le groupe y a investi 4 milliards d'euros avec l'objectif de vendre 1,5 million d'unités 100% électriques d'ici 2016.
Comment suivre la valeur
- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, et donc à la conjoncture économique. Renault est une valeur cyclique ;
- La gamme de Renault devrait être plus fournie à partir de 2012 avec plusieurs lancements prévus ;
- La principale priorité du constructeur est d'atteindre un free cash flow positif avec une augmentation des parts de marché dans ses principaux marchés ;
- Le nouveau numéro 2 du groupe, Carlos Tavares, devra notamment s'assurer du bon déroulement du plan « Drive the change » qui peut constituer un catalyseur pour la valeur ;
- Sur le long terme, le projet de voitures électriques et l'élargissement de l'alliance Nissan-Renault seront les catalyseurs du titre. Le constructeur ambitionne de devenir leader sur le segment des véhicules n'émettant pas de CO