Dassault Systèmes (+4,54% à 61,50 euros) est bien orienté, soutenu par le nouveau relèvement de ses objectifs 2011 après un troisième trimestre meilleur que prévu. L'éditeur de logiciels de conception et de fabrication assistée par ordinateur vise désormais un chiffre d'affaires à taux de change constants en croissance de 12% à 13%, contre de +11% à +12% précédemment. Il est attendu entre 1,725 et 1,735 milliard d'euros.
Le bénéfice par action, est, lui, attendu entre 2,85 et 2,90 euros, soit une hausse comprise entre 14% et 16%, contre de 2,69 à 2,80 euros auparavant. Il vise en outre une marge opérationnelle de 30%, contre un précédent objectif de "légèrement supérieure" à 29%. Ces prévisions sont données sur une non-IFRS, c'est-à-dire hors éléments exceptionnels.
Au troisième trimestre, Dassault Systèmes a réalisé un bénéfice par action de 0,77 euro, en hausse de 18%, et une marge opérationnelle de 32% sur une base non IFRS. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 432,9 millions d'euros, en augmentation de 9% à taux de change constants. Les redevances initiales ont augmenté de 7% à taux de change constants à 100,2 millions d'euros.
« Une demande soutenue de NOS produits nous a permis de dépasser les objectifs que nous nous étions fixés au troisième trimestre, tant pour le chiffre d'affaires et la marge opérationnelle que le bénéfice net par action », s'est félicité Thibault de Tersant, Directeur Général Adjoint, Affaires Financières.
Pour le quatrième trimestre 2011, Dassault Systèmes cible un chiffre d'affaires d'environ 455 à 465 millions d'euros, une marge opérationnelle d'environ 33% et un bénéfice par action d'environ 0,80 à 0,85 euro.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Dassault Systèmes est le leader mondial des solutions de gestion du cycle de vie des produits (PLM) avec près de 30% des part de marché, contre 15% en l'an 2000 ;
- Dans un ENVIRONNEMENT de croissance économique contrainte, les entreprises doivent compenser la faiblesse des volumes par une plus grande différentiation de leurs produits au moyen d'innovations et de sorties de nouveaux produits. Cette problématique est naturellement favorable aux achats de logiciels PLM ;
- Le 'business model' du groupe et la qualité de son management offrent une bonne visibilité sur l'activité ;
- Dassault Systèmes dispose d'une bonne capacité à conjuguer innovation et acquisition de technologies ;
- Plus de 60% du chiffre d'affaires des logiciels provient des recettes récurrentes de licences. C'est plus que ses concurrents ;
- La conception produits (Catia) représente encore près de 40% des ventes, mais les 60% restants sont réalisés sur des segments à plus fort potentiel : l'environnement collaboratif (Enovia), l'usine numérique (Delmia), la simulation (Simulia), l'entrée de gamme (Solidworks) et plus récemment la 3D pour tous (3Dvia) ;
- Le groupe est entré dans un nouveau cycle produits (V6), alors que la montée en puissance de la V5 n'est pas achevée ;
- Disposant d'une offre complète et d'une position dominante sur les secteurs clés de l'automobile, des machines-outils et de l'aéronautique, la société s'attaque désormais aux segments des PME, à de nouveaux secteurs et aux pays émergents ;
- La situation financière est saine.
Les points faibles de la valeur
- Les marchés de la CAO et de la FAO sont matures ;
- Les concurrents les plus proches du groupe sont encore puissants et ont stabilisé leurs parts de marché ;
- La diversification des débouchés industriels doit être encore renforcée.
- Le groupe réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires en dollar américain, ce qui le rend très dépendant de l'évolution du billet vert.
Comment suivre la valeur
- Dassault Systèmes est considérée comme une valeur de croissance. Toutefois, l'exposition du groupe aux secteurs aéronautique (15% du CA) et automobile (32% du CA) lui confère une composante cyclique ;
- Historiquement Dassault Systèmes communique de façon prudente en début d'année, de façon à pouvoir progressivement relever ses prévisions au fur et à mesure que l'année avance, notamment après l'épisode encore douloureux du début 2009 où deux avertissements sur résultat consécutifs ont d- être annoncés ;
- A l'image du secteur informatique dans son ensemble, le marché des logiciels dépend des budgets informatiques des entreprises, eux-mêmes fonction de la conjoncture économique. Les entreprises placent de plus en plus le retour sur investissement au centre de leurs préoccupations. Mais le groupe estime que les clients ont besoin d'innover, après près de deux ans de restrictions, quelle que soit l'évolution de l'économie mondiale ;
- Le titre pourrait retrouver un intérêt spéculatif à moyen terme si Serge Dassault (43% du capital) souhaite terminer la restructuration de ses participations.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Globalement, les perspectives sont bonnes pour le marché des logiciels. L'institut Gartner a relevé ses prévisions de ventes dans le monde. Il estime que le marché devrait progresser de 9,5% en 2011, à 268 MdUSD. Le segment du «SaaS» devrait poursuivre son développement et croître de 20,7% cette année pour représenter 12,1 MdUSD. Ce créneau devrait générer 21,3 MdUSD de revenus en 2015. Son succès tient à sa plus grande souplesse que la licence, en recourant à des solutions souvent présentes sur Internet, qui ne sont plus installées sur l'ordinateur de l'utilisateur. En France, la croissance du «cloud computing» (services informatiques à distance) devrait être favorisée par la récente signature d'un protocole entre Orange, Thales, Dassault Systèmes et l'Etat. L'objectif est de proposer des services sécurisés de «cloud computing» aux entreprises et aux administrations françaises. Ce projet de partenariat a été initié en 2009 dans le cadre du grand emprunt.