PSA Peugeot Citroên a révisé en baisse ses prévisions 2011 en raison d'un ENVIRONNEMENT concurrentiel plus difficile. La pression sur les prix et des difficultés d'approvisionnement en provenance d'un fournisseur ont perturbé en septembre la production pour 45.000 véhicules. En conséquence, le résultat opérationnel de la division automobile devrait être proche de l'équilibre sur l'ensemble de l'exercice alors qu'il était attendu nettement positif auparavant, a indiqué le directeur financier lors d'une conférence téléphonique, selon Reuters.
Par ailleurs, le free cash flow dégagé par les activités industrielles et commerciales du Groupe devrait être négatif à fin décembre 2011.
Pour l'année 2011, le groupe s'attend à une stabilité du marché automobile en Europe, à une croissance de près de 7% du marché chinois, de près de 6% en Amérique Latine et de 30% en Russie. PSA confirme l'impact négatif des conséquences de la crise au Japon pour 250 millions d'euros et de celui de la hausse des matières premières pour 700 millions d'euros pour 2011.
Le constructeur automobile a aussi annoncé un plan d'action de 800 millions d'euros de réduction de coûts en 2012, dont 400 millions d'euros sur les achats et 400 millions d'euros sur les frais fixes, qui sera présenté en session extraordinaire au comité de groupe européen réuni ce jour.
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 13,45 milliards d'euros, en augmentation de 13,45%. Le chiffre d'affaires de la division Automobile est en baisse de 1,6 % à 9,31 milliard d'euros. Les ventes mondiales du groupe s'élèvent à 788 000 unités en baisse de 2,5 % (dont 668 000 ventes de véhicules montés, en baisse de 4,5%). « Cette évolution s'explique par un recul marqué sur l'Europe néanmoins partiellement compensé par la croissance des volumes hors Europe », a précisé le constructeur automobile.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- PSA Peugeot Citroên est le deuxième constructeur automobile européen et le sixième mondial ;
- Le management de PSA a été visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ;
- Le groupe s'est doté d'un plan ambitieux d'amélioration de ses performances opérationnelles ;
- Le groupe réalise plus du tiers de ses ventes hors d'Europe occidentale, ce qui lui permet d'atténuer les effets de la crise dans ces pays. L'objectif est d'atteindre 50% à HORIZON 2015 et des parts de marché de 8% en Chine d'ici 2015-2020 ;
- La structure financière du groupe est saine avec un taux d'endettement de seulement 12,5% ;
- PSA bénéficie d'une stabilité actionnariale, le groupe familial Peugeot détenant plus de 30% du capital.
Les points faibles de la valeur
- Le marché européen représente la plus grande partie de ses ventes : l'année 2011 devrait donc être délicate avec la fin des dispositifs de prime à la casse. Les constructeurs généralistes comme Peugeot y seront plus sensibles que les constructeurs spécialisés dans le haut de gamme ;
- Le plan d'amélioration des performances opérationnelles comporte une incertitude de taille : la croissance des ventes en Europe, qui suppose un redémarrage durable du marché automobile ;
- Tous les acteurs du secteur automobile seront plus ou moins touchés par la situation au Japon. Toute quantification est encore aujourd'hui impossible.
Comment suivre la valeur
- Peugeot est une valeur cyclique, directement liée à la conjoncture économique et au moral des ménages ;
- L'évolution des taux d'intérêt est à observer du fait de l'importance de la vente à crédit dans le secteur (qui concerne deux voitures sur trois) ;
- Les constructeurs menant des politiques commerciales agressives, les politiques de remise et les lancements sont à examiner ;
- Jusqu'ici attaché à son indépendance, le groupe a seulement conclu des accords de coopération ponctuelle avec certains constructeurs : Fiat, Toyota, Mitsubishi ou BMW ;
- Suivre l'évolution de la participation dans l'équipementier Faurecia, qui a été réduite à 57% suite au rapprochement entre cette filiale et Emcom.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les perspectives sont très moroses pour l'automobile mondiale. Moody's estime que l'affaiblissement des fondamentaux macroéconomiques devrait entraîner une diminution de la demande mondiale de véhicules au cours des douze à dix-huit prochains mois. L'agence de notation a donc revu à la baisse ses prévisions de croissance du marché pour 2011 (à 3,5% contre 5% auparavant). Même dans les pays émergents, qui continuent d'offrir de grandes opportunités sur le long-terme, la croissance a ralenti : elle ne s'est élevée qu'à 3,5% en Chine sur les six premiers mois de 2011, contre un bond de 32% en 2010. A une demande atone s'ajoute une autre difficulté pour les constructeurs : la hausse du coût des matières premières. Fin juillet, PSA et Renault prévoyaient un surcoût de respectivement 700 et 600 MEUR pour l'ensemble de l'année 2011. Selon Moody's, les marges des constructeurs pourraient baisser de 1 à 1,5% par rapport à 2010 s'ils n'adoptent pas de nouvelles mesures de réduction des coûts.