Atos a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 2,093 milliards d'euros, en recul de 0,3% en données organiques. Représentant 48% du Groupe, le chiffre d'affaires en Infogérance s'est élevé à 1,007 milliard d'euros, en hausse de 2,1%. En Intégration de Systèmes qui représente 25% du Groupe, le chiffre d'affaires a baissé de 4,1% à 528 millions d'euros. Dans les Services Transactionnels de Haute Technologie & Activités Spécialisés qui représentent 20% du Groupe, le chiffre d'affaires s'est élevé à 421 millions d'euros, en hausse de 2,3%. En Conseil & Services Technologiques, respectivement 2% et 5% du Groupe, le chiffre d'affaires a été de 136 millions d'euros, en baisse de 9,2%.
La ssii a également annoncé 2,014 milliards d'euros prises de commandes, représentant un ratio prise de commandes sur facturations de 96%. Ce ratio s'est établi à 103% pour les activités cycliques (Conseil & Services Technologiques et Intégration de Systèmes) et 93% pour les métiers récurrents (Infogérance et HTTS & SB).
A la fin du troisième trimestre 2011, le carnet de commandes totalisait 14 milliards d'euros, soit 1,6 années de chiffre d'affaires, comparé à 7,5 milliards d'euros au 30 juin 2011 avant l'acquisition de SIS, ce qui représentait 1,5 années de chiffre d'affaires.
Le groupe a confirmé ses objectifs pour l'année 2011, qui comprend 12 mois d'Atos et 6 mois de SIS, acquis le 1er juillet 2011. Atos vise un taux de marge opérationnelle à 6,2% du chiffre d'affaires et un chiffre d'affaires publié de l'ordre de 6,8 milliards d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- AtoS, le nouveau nom du groupe depuis la finalisation début juillet de l'acquisition de la division IT de Siemens, change de dimension. Avec ce rachat, le groupe devient le nouveau leader européen de l'infogérance, atteignant ainsi la taille critique qui lui manquait ;
- La SSII présente un profil plus défensif que nombre de valeurs du secteur compte tenu de l'importante proportion de revenus récurrents (environ 70%) dans son chiffre d'affaires (infogérance) ;
- La nouvelle direction arrivée fin 2008 sous la présidence de Thierry Breton a lancé un plan de restauration de la rentabilité à court terme et de génération de trésorerie avec de nombreuses réductions de coûts ;
- Thierry Breton n'a pas caché sa volonté de développer les deux pépites du groupe : AtoS Worldline, qui génère beaucoup de trésorerie, tant par croissance organique qu'externe ; et HTTS, spécialisée dans les services transactionnels, dont le développement devrait être accéléré.
Les points faibles de la valeur
- La SSII ne dispose pas d'une présence offshore (délocalisation dans les pays à bas coûts) suffisante comparée à celle de ses concurrents. Ils en profitent pour vendre des projets à des prix moins élevés ;
- AtoS est confrontée, comme l'ensemble des sociétés du secteur, à un ENVIRONNEMENT difficile marqué par une pression persistante sur les prix ;
- Les retombées de la politique de forte réduction des coûts dans l'activité Services informatiques dépendront du rythme de la reprise économique ;
- Le bien-fondé du périmètre des activités d'AtoS, bâti à coups d'acquisitions, fait toujours débat.
Comment suivre la valeur
- La finalisation de l'opération de rachat de la division IT de Siemens devrait servir de catalyseur ;
- Le groupe distribue enfin à nouveau des dividendes ;
- Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients afin d'appréhender la tendance du marché ;
- Plus généralement, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants ;
- Certains analystes estiment que le marché sous-estime le potentiel d'AtoS Worldline, spécialisé dans les paiements électroniques ;
- L'entrée de Siemens au capital d'AtoS (à hauteur de 15%) et la dilution consécutive de PAI Partners atténuent le caractère spéculatif du dossier.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
D'après les données du Syntec numérique, représentant la profession, le marché français de l'informatique devrait croître de 3,5% en 2011 (contre -4% en 2009 et +1,5% en 2010). Bénéficiant d'une meilleure visibilité, les SSII françaises sont tentées par la croissance externe pour se spécialiser, notamment dans le «cloud computing» (informatique à distance). L'objectif de ces opérations n'est plus la course à la taille critique, comme durant la décennie précédente, mais plutôt la spécialisation. Atos vient de finaliser le rachat de l'informatique de Siemens (SIS), qu'il a acquis en décembre dernier pour 850 MEUR. Selon le dirigeant du groupe, Thierry Breton, cette opération relève d'un projet industriel grâce auquel Atos sera doté d'environ 40 centres de données abritant plus de 90 000 serveurs dans le monde. Capgemini a quant à lui réalisé six acquisitions depuis le début de l'année, souhaitant se distinguer de ses concurrents en acquérant de nouvelles compétences.