Vallourec décroche de 5,97% à 41,355 euros, pénalisé par la révision à la baisse de sa prévision de résultat brut d'exploitation (RBE) du second semestre. Le fabricant de tubes sans soudure en acier a prévenu que les incertitudes économiques et l'affaiblissement du real brésilien devraient limiter l'évolution de son RBE au second semestre, désormais attendu à un niveau similaire à celui du premier. Fin juillet, Vallourec prévoyait un RBE au second semestre légèrement supérieur par rapport à celui des six premiers mois de l'année (458 millions d'euros).
En revanche, le leader mondial du secteur continue de prévoir une augmentation de sa production expédiée et de son chiffre d'affaires au second semestre 2011, par rapport au premier semestre. A l'occasion de son "Investor day" à Belo Horizonte, au Brésil, le groupe a également précisé que les fondamentaux des marchés de l'énergie allaient rester fortement porteurs pour son activité.
Selon Vallourec, l'impact négatif des nouveaux projets (la nouvelle aciérie et tubérie brésilienne et le laminoir aux Etats-Unis) sur le RBE de l'année 2012 devrait se réduire à environ 60 à 80 millions d'euros. Par ailleurs, le groupe devrait bénéficier dès le début de l'an prochain des hausses des prix mises en oeuvre en 2011.
Vallourec, qui publiera le 9 novembre prochain ses résultats 9 mois, a perdu 44% en Bourse cette année et 51,40% depuis trois mois. Fin juillet, au début de la crise boursière, Vallourec avait chuté de plus de près de 17% en une séance après des résultats semestriels décevants.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Vallourec est le co-leader mondial du marché des tubes en acier sans soudure, destinés principalement aux secteurs du pétrole et du gaz, de l'énergie électrique ainsi qu'à d'autres applications industrielles, avec environ 10% de part de marché. C'est aussi le leader mondial des solutions tubulaires premium destinées principalement aux marchés de l'énergie ;
- Vallourec bénéficie d'un savoir-faire remarquable, reconnu par ses clients ;
- La fiabilité de ses tubes permet au groupe de pratiquer des prix élevés, un atout en temps de crise ;
- Le nouveau dirigeant du groupe, Philippe Crouzet, qui vient de chez Saint-Gobain, a l'expérience des industries cycliques ;
- Avec un programme d'investissement important, Vallourec prépare activement l'après-crise. Le groupe a récemment investi dans le gaz non conventionnel, énergie dont la demande est en plein essor aux Etats-Unis ;
- Les investissements réalisés au Brésil, marché à fort potentiel, devraient lui procurer un avantage concurrentiel important ;
- Le groupe réalise plus de 40% de son activité dans les pays émergents, un des taux les plus élevés au sein des sociétés du CAC 40. Il poursuit notamment une stratégie de maillage en Chine avec des prises de participation dans des sociétés locales ;
- Grâce à la solidité de son bilan, Vallourec est en mesure de saisir de nouvelles opportunités de développement dans les solutions tubulaires premium ;
- Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) détient environ 5% du capital, ce qui confirme l'intérêt stratégique de l'activité de Vallourec.
Les points faibles de la valeur
- 2011 sera un exercice de redressement mais les marges devraient rester stables. Il faudra attendre 2012 pour les voir s'améliorer ;
- Les commandes des tubes pour les centrales électriques reculent du fait des reports d'investissement dans les centrales thermiques en Europe ou d'une concurrence exacerbée en Chine et en Inde ;
- L'activité de Vallourec n'est pas exposée au Japon mais la question du nucléaire constitue pour le groupe le principal enjeu avec le risque de voir gelés de futurs programmes d'investissements ;
- Le rendement de l'action est très faible.
Comment suivre la valeur
- L'activité cyclique est très sensible à l'évolution de la conjoncture, en particulier aux Etats-Unis. Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du dollar car les coûts de production de ses usines européennes sont majoritairement libellés en euros, alors que leurs revenus s'établissent en dollars ;
- La division pétrole et gaz représentant 50% du chiffre d'affaires, le groupe est très sensible au prix du baril de pétrole. Ce dernier détermine avec un décalage de six mois à un an le niveau d'investissement des compagnies pétrolières dans l'exploration-production, et la demande de tubes de forage. Le titre est donc favorisé dans le cas d'un cours élevé du pétrole ;
- A suivre, les projets du géant brésilien Petrobras qui envisage d'investir plus de 220 milliards de dollars d'ici à 2014. Vallourec compte sur la mise en production de son usine au Brésil pour en profiter ;
- Un renforcement de la sécurité des forages en mer, suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique, pourrait se traduire par un surcroît de demande pour les sociétés de services, et qui plus est pour celles, comme Vallourec, offrant des produits à haute valeur ajoutée ;
- Le débat sur la s-reté nucléaire pourrait renforcer les énergies fossiles avec un éventuel impact positif sur le prix du gaz, rendant encore plus rentables les shale gaz (gaz de schiste) sur lesquels Vallourec intervient ;
- Le capital du groupe est très morcelé, ce qui rend le groupe opéable. Bolloré, qui détient seulement 5% du capital ne peut être considéré comme un actionnaire de référence.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Métaux
Pour séduire les investisseurs les groupes miniers recourent à diverses stratégies. Ainsi Rio Tinto renforce son programme de rachat d'actions. Il va porter de 2 milliards à 7 milliards de dollars ce programme annoncé début 2011. Les rachats d'actions sont également à l'ordre du jour pour le géant australien BHP. Vale va, lui, reporter une partie de ses investissements pour verser un dividende exceptionnel de 3 milliards de dollars à ses actionnaires. L'Etat brésilien a récemment imposé un nouveau dirigeant à la tête de l'entreprise. D'autres types de dépenses sont également à prévoir pour les acteurs car la vague d'acquisitions n'est pas achevée. Alors que BHP Billiton vient de racheter le producteur américain de gaz de schiste Petrohawk, une bataille pourrait opposer ArcelorMittal et Anglo American pour le rachat du groupe australien Macarthur Coal. Ce dernier produit une forme de charbon pulvérisé destiné à la sidérurgie. Par ailleurs BHP Billiton n'exclut pas d'autres acquisitions dans le cuivre, dans la potasse ou le pétrole.