Neopost cède 2,10% à 56,50 euros, pénalisé par des résultats semestriels légèrement inférieurs aux attentes. Le résultat opérationnel courant (ROP) du fournisseur français d'équipements de traitement de courrier affiche une progression de 1,6% à 120,8 millions d'euros, représentant une marge de 25%, en repli de 30 points de base. C'est une petite déception pour les analystes de Société Générale qui visaient un ROP de 122,4 millions et une marge 25,3%.
Selon Neopost, le déclin de sa marge, en ligne avec son plan de marche 2011, s'explique principalement par des effets mix, par les investissements liés à la mise en place du nouveau canal de distribution pour couvrir le segment d'entrée de gamme, par l'effet légèrement dilutif sur la marge opérationnelle de la consolidation de GBC Australie acquis début juin, ainsi par que la création d'un siège régional pour couvrir la zone Asie Pacifique.
De son côté, le résultat net est ressorti en baisse de 10,5% à 63,2 millions, pénalisé par une provision pour optimisation des structures de 12,7 millions d'euros.
Le groupe a toutefois confirmé son objectif de croissance du chiffre d'affaires comprise entre 4% et 6% par rapport au chiffre d'affaires 2010, hors effets de change. Il a confirmé également attendre une marge opérationnelle courante en 2011 comprise entre 25,5% et 26% du chiffre d'affaires.
Société Générale a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 60 euros sur Neopost. S'il souligne la solide performance du groupe, le broker pense que le titre risque d'être sanctionné temporairement en raison de la provision inattendue annoncée.
De son côté, Gilbert Dupont a maintenu sa recommandation Accumuler et son objectif de cours de 62,7 euros. "Le management semble très serein sur l'atteinte de ses objectifs annuels. Il continue de gagner des parts de marché sur son principal concurrent notamment grâce au succès de la nouvelle gamme IS", a commenté le courtier à la suite d'une réunion avec Neopost.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Numéro deux mondial des machines de traitement du courrier et numéro un européen, Neopost bénéficie de solides fondamentaux et de bonnes perspectives de développement à moyen terme, avec un endettement faible ;
- 70% du chiffre d'affaires provient de revenus récurrents, tirés de ses activités de service à forte valeur ajoutée. C'est l'une des forces du business model de Neopost, notamment en période de crise conjoncturelle ;
- La marge opérationnelle du groupe est de quelque 25% ;
- Neopost bénéficie de la libéralisation du marché postal européen depuis le 1er janvier 2011 ;
- L'offre de Neopost lui permet d'être bien placé pour les échos de décertification en 2011 et 2012. L'écho signifie que cinq ans après le pic de ventes de 2005/2007, un nouveau pic se profile pour renouveler les machines ou les contrats de leasing ;
- Le groupe est offensif commercialement avec le lancement de nouveaux produits haut de gamme, et le renforcement de sa présence sur le bas de gamme, ce qui lui permet d'occuper tous les segments. Il prend des parts de marché au numéro un Pitney Bowes ;
- Le différentiel de croissance entre Neopost et Pitney Bowes continue d'être important, grâce en grande partie, à la jeunesse de la gamme de produits de Neopost ;
- La récente acquisition de la société australienne GBC devrait accélérer le développement du groupe sur l'Asie-Pacifique. Cette zone pourrait rapidement atteindre 10% du CA du groupe ;
- Depuis 2005, Neopost s'attache à reverser 100% de l'augmentation de sa situation nette à travers le rachat d'actions et le versement d'un dividende. La valeur offre un rendement de plus de 6%.
Les points faibles de la valeur
- En période de difficultés conjoncturelles, le volume du courrier diminue en raison des restrictions des budgets de communication des entreprises. Avec, pour conséquence, des reports d'achats d'équipements postaux ;
- Les perspectives restent incertaines en Europe ;
- La société réalise 40% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis. Elle est pénalisée par la baisse du dollar face à l'euro et dépendante du rythme de croissance outre-Atlantique ;
- L'avertissement inédit sur résultats lancé en 2007 a sérieusement entamé la confiance des investisseurs.
Comment suivre la valeur
- Les perspectives de croissance attachées à la libéralisation du marché postal en Europe pourraient permettre à Neopost de retrouver à moyen terme son statut de valeur de croissance ;
- La valeur est sensible à l'évolution du dollar ;
- L'exercice du groupe est décalé et clos le 31 janvier ;
- Dans une moindre mesure, la société profite des changements de tarifs postaux qui sont une source de revenus de maintenance.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Alors qu'initialement ils prévoyaient une deuxième mauvaise année en 2010, les professionnels de la mécanique et de la machine-outil en France prévoient désormais une légère amélioration. La Fédération des industries mécaniques (FIM) estime que le redressement de la production dans l'Hexagone devrait se situer entre 3% et 5% cette année par rapport à 2009. En début d'année, elle s'attendait plutôt à une baisse de 5% par rapport à une année 2009 durant laquelle la production avait déjà chuté de 15%. Les statistiques de l'Insee confirment qu'un point bas a été atteint car, au second trimestre, les investissements des entreprises ont contribué positivement au PIB pour la première fois depuis le premier trimestre 2008. D'après le ministère de l'Industrie, les industriels français anticipent une hausse de 5% de leurs investissements en 2010 après une chute de 21% en 2009. Dans le BTP, le Seimat, le syndicat qui représente les importateurs de machines, anticipe un redressement de 10% de l'activité cette année, même si les perspectives sont encore floues.