Le breuvage est amer pour les actionnaires d'Heineken, dont l'action chute de 12,28% à 31,76 euros, soit la plus forte baisse de l'indice néerlandais AEX. Les investisseurs reprochent au brasseur batave des résultats semestriels et des prévisions décevants. Le groupe a justifié son pessimisme par la faiblesse des ventes en volumes en juillet et début août, une période de l'année où la consommation de bière est élevée. Heineken a mis en cause des conditions météorologiques défavorables en Europe et la faiblesse de la confiance des consommateurs dans certains marchés clés.
En conséquence, Heineken anticipe désormais un résultat net ajusté 2011 globalement conforme à celui de l'an dernier à données comparables, où il s'était élevé à 1,45 milliard d'euros. Problème, les analystes étaient plus optimistes. Ceux interrogés par Bloomberg visaient ainsi en moyenne 1,68 milliard d'euros.
« L'accroissement des volumes dans certaines parties de l'Europe et aux Etats-Unis devrait rester difficile étant donné l'incertitude économique actuelle, le taux de chômage élevé et la faiblesse persistante du moral des consommateurs », a commenté la société.
Cette dernière a en revanche souligné que les conditions d'activités restaient favorables en Amérique latine, en Afrique sub-saharienne et en Asie-Pacifique grâce à un ENVIRONNEMENT économique porteur.
Au premier semestre, Heineken a réalisé un bénéfice net de 694 millions d'euros, en croissance organique de 5,7%. Le consensus établi par Reuters s'élevait à 746 millions d'euros. Sur cette même base, le résultat opérationnel a augmenté de 3,9% à 1,26 milliard d'euros, en deçà du consensus Reuters de 1,32 milliard. Le chiffre d'affaires a atteint 8,36 milliards d'euros, en croissance organique de 3,3%. Le groupe a écoulé 104,1 millions d'hectolitres de bière, en augmentation de 4,2% sur une base organique.
Alors que son plan de gestion des coûts (TCM) arrive à son terme cette année, Heineken a indiqué qu'il présenterait un nouveau plan d'économies au début 2012. Au premier semestre, le programme TCM a permis 82 millions d'euros d'économies avant impôts.
Le groupe a enfin annoncé un acompte sur dividende de 30 cents, en hausse de 15%. Il sera payé le 6 septembre.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'envolée du prix des matières premières est le principal défi à relever par les industriels en 2011. Nestlé estime que cette tendance entraînera des coûts supplémentaires à hauteur de 2,5 à 3 MdCHF en 2011. Plusieurs leviers d'action existent. Danone a ainsi annoncé, pour la France, une hausse du prix de ses yaourts comprise entre 2 et 2,5%. Nestlé va, lui, revoir les formulations de certains produits afin de réduire la proportion des matières premières dont le coût s'accroît. Les réductions de coûts représentent un autre levier d'action. Le groupe suisse a déjà réalisé l'an passé des gains d'efficacité opérationnelle de plus de 1,5 MdCHF. Mais les plus petites structures, qui disposent d'une marge de manoeuvre plus limitée, sont moins bien loties. Bonduelle anticipe un recul de son résultat opérationnel pour l'exercice 2010-2011, clos fin juin, même si celui-ci s'annonce moins important qu'initialement anticipé. Le renchérissement des cours des principales céréales va peser sur sa rentabilité.