GDF Suez s'est replié lundi de 2,89% à 19,82 euros lundi en dépit d'un newsflow positif. L'actualité de l'énergéticien a été dominée par des rumeurs d'un accord stratégique avec le fonds souverain chinois CIC en Asie-Pacifique dans l'activité exploration-production. Par ailleurs, HSBC a relevé sa recommandation de Sous-pondérer à Surpondérer. Dans son édition de lundi'hui, « Les Echos » affirme que GDF Suez s'apprête à signer un partenariat stratégique avec le fonds souverain chinois CIC en Asie-Pacifique.
Dans ce cadre, CIC va prendre une participation d'environ 30 % dans le pôle exploration-production (E&P) pour 2 à 3 milliards d'euros. Selon le quotidien, GDF Suez va filialiser l'activité et procéder à une augmentation de capital. Par ailleurs, CIC se verra proposer de participer à tous les investissements de GDF Suez dans la région, à l'exception de la Chine, n'ayant pas le droit d'investir dans son propre pays. L'annonce est attendue mercredi à l'occasion des résultats semestriels.
Les analystes soulignent qu'un tel accord permettrait au groupe français de porter à 4 ou 5 milliards d'euros le montant des cessions réalisées sur un programme de cessions de 10 milliards d'euros sur trois ans. GDF Suez a en effet déjà annoncé deux milliards de cessions.
CIC rappelle que l'entrée d'un partenaire financier au capital de E&P était attendue, dans la mesure où GDF Suez souhaitait disposer de plus de ressources pour développer cette activité très capitalistique. L'analyste considère qu'un tel accord serait « une opération stratégique judicieuse » permettant au groupe de renforcer ses capacités d'investissements à la fois en Asie et aussi dans l'activité exploration-production. Négatif sur la valeur à l'opposé de son confère, Cheuvreux juge généreux le prix évoqué par « Les Echos ». Il souligne cependant qu'une telle transaction renforcerait la perception du marché de GDF Suez comme une société holding. On rappellera que les sociétés holding sont affligées d'une décote par rapport aux sociétés qui détiennent 100% de leurs activités.
Dans sa note, HSBC reconnaît justement qu'il n'apprécie pas le fait que le groupe soit un conglomérat, ni son caractère étendu, mais pense que ces facteurs représentent un avantage dans le contexte actuel de forte aversion au risque.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- GDF Suez est le premier opérateur gazier en France et le deuxième producteur mondial d'électricité ;
- Le rapprochement de ses activités non européennes avec celles d'International Power en fait également le plus grand exploitant de centrales électriques dans le monde ;
- GDF Suez est très implanté dans les zones en forte croissance (Moyen-Orient, Amérique latine, Asie) ;
- La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaîne énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats ;
- Le groupe s'est fixé un plan d'investissements ambitieux, qu'il met méthodiquement en oeuvre ;
- Le groupe bénéficie d'un bilan solide, qui le met à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, le point faible de beaucoup de ses concurrents ;
- L'action offre un rendement élevé (environ 6%).
=/Les points faibles de la valeur/=
- Le groupe est très dépendant de son marché domestique ;
- Les objectifs ambitieux qui avaient été fixés pour 2011, à savoir essentiellement un EBITDA de 17 à 18 milliards d'euros, ont été reportés ;
- GDF Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents ;
- Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français, souvent peu lisibles en la matière ; les investisseurs ont surtout l'impression que quand des règles sont fixées, elles ne peuvent finalement pas être considérées comme définitivement établies ;
- La valeur est à la peine en Bourse. Le secteur des « utilities » ne séduit pas les investisseurs.
Comment suivre la valeur
- GDF Suez fait partie du secteur des « utilities », traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt ;
- C'est une valeur considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique.
- Les performances de GDF Suez sont liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ;
- La formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez fait l'objet d'un audit régulier.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros.