CFAO a reculé de 6,11% lundi, lesté par la dégradation de la recommandation de Goldman Sachs d'Achat à Neutre. L'objectif de cours a été rehaussé de 33,7 euros à 35 euros. L'influent bureau d'études a justifié sa décision par la surperformance de l'action au cours des trois derniers mois. Le broker continue de considérer CFAO comme une opportunité d'investissement remarquable en raison de son exposition aux marchés de l'Afrique subsaharienne et d'Afrique du Nord, tout en n'appartenant pas au secteur des matières premières.
L'analyste estime cependant que sa valorisation (un PER 2012 de 13,7) prend en compte cette exposition.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur/=
- CFAO, filiale de PPR dont l'activité est la distribution spécialisée en Afrique et dans les Collectivités d'Outre Mer, permet de miser sur le potentiel de croissance de ce continent. Le PIB de l'Afrique croît de 6% par an depuis 2000 et devrait continuer sur un rythme annuel d'environ 5% d'ici à 2014, selon le FMI ;
- La société réalise plus de 70% de son chiffre d'affaires sur ce continent, dont près de 40% en Afrique sub-saharienne francophone, à travers l'importation et la vente de véhicules automobiles (62% de l'activité), de médicaments (24%), ou encore de divers biens de consommation et d'équipement ;
- CFAO profite de l'émergence de la classe moyenne, qui accompagne le boom économique du continent africain ;
- La faiblesse du taux d'équipement des populations confère un important potentiel de rattrapage de ces marchés et donc de croissance pour CFAO. Le nombre d'immatriculations en Afrique rapporté à la population est cinq fois inférieur à celui rapporté à la population mondiale. Les dépenses pharmaceutiques par habitant oscillent autour de 4 euros contre 196 euros en Europe ;
- La stratégie du groupe consiste à ne dépendre ni d'un seul métier ni d'un seul pays. CFAO souhaite accélérer son développement dans de nouveaux métiers ;
- Le groupe garantit la distribution de 40 à 60% du résultat net.
Les points faibles de la valeur/=
- CFAO n'a pas fourni pas de guidances sur l'exercice en cours. Une réserve que les analystes expliquent par un contexte géopolitique très incertain. Le Maghreb (Algérie-Maroc) représente environ 19% du chiffre d'affaires. Le groupe est également présent en Côte d'Ivoire (6% du chiffre d'affaires) où la situation politique reste très tendue ;
- La catastrophe japonaise accroît l'incertitude : si 40% des approvisionnements de l'activité Automotive (près de 60% du CA) proviennent directement du Japon, cette part est portée à 56% en ajoutant les achats indirects. Des difficultés d'approvisionnement ne sont pas à exclure à partir du troisième trimestre, selon les analystes. Mais il est encore difficile de quantifier cet impact ;
- Le groupe est sensible à la dévaluation des monnaies locales ;
- Les analystes estiment qu'une acquisition de taille est nécessaire pour diversifier les activités et contre-balancer le poids de l'activité Automotive dans les résultats.
Comment suivre la valeur/=
- L'évolution de la situation géopolitique en Afrique est à surveiller ;
- Le groupe réalise près des deux tiers de ses ventes en euros et est donc sensible aux variations de l'euro ;
- Le groupe est également sensible aux variations du yen, principale devise d'achat dans son activité Automotive ;
- L'éventuel repositionnement géographique du groupe est à suivre. CFAO a mis un pied au Vietnam en 2008, en guise de test ;
- Le groupe a délivré au premier trimestre 2011 un message offensif en matière de développement avec la création d'un pôle Equipement dédié à la vente et la maintenance de matériels pour les secteurs Travaux publics, Mines et Agriculture, le renforcement de la Location et la volonté d'accentuer la présence du groupe en Afrique sur de nouveaux métiers de distribution. Les concrétisations de ces annonces sont à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Selon l'Institut Français de la mode (IFM), les ventes d'habillement sur internet ne cessent de se développer. A fin juin, elles ont bondi de 30% sur un an. Elles représentent désormais 8,6% du marché français de l'habillement. De plus en plus d'acteurs développent leur site de ventes : le dernier en date est l'enseigne Zara. Néanmoins, la mode féminine étant vendue sur Internet à un prix qui est 11% inférieur en moyenne au reste du marché, se pose le problème de la viabilité des points de vente classiques. L'essor de la commande par Internet représente un changement important pour les acteurs de la vente par correspondance (VPC). Selon le président de Redcats, entre 70% et 80% du chiffre d'affaires du groupe est désormais réalisé en ligne. La possibilité de faire du shopping depuis un téléphone mobile devrait encore accélérer cette mutation. Ainsi environ 600.000 applications I-Phone pour le site Vente-Privée.com auraient été téléchargées depuis son lancement en juin. Grâce à Internet, certains experts estiment que, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15% à 20% des ventes d'habillement en France.