Euler Hermes a réalisé au premier semestre 2011 un résultat net de 192,5 millions d'euros, en hausse de 30,6%. Hors résultat financier, le résultat technique net s'établit à 202,9 millions d'euros, en progression de 68,7% pour un chiffre d'affaires de 1,127 milliard d'euros, en hausse de 8,5%. Le spécialiste de l'assurance crédit a indiqué que les primes seules ont augmenté de 9,7%, bénéficiant de la reprise de l'économie et d'une demande forte d'assurance-crédit, dont témoigne le taux de rétention des clients, qui progresse pour la troisième année consécutive.
Le ratio combiné, à 65,8%, reflète la solide performance opérationnelle du groupe, à la fois au niveau des sinistres et des coûts.
Le manque de visibilité future sur les marchés et la pression permanente sur les prix conduisent le groupe à confirmer ses prévisions de croissance pour l'année.
Euler Hermes reste donc confiant dans sa capacité à générer une croissance de 5% à 7% de ses primes en 2011, et ce, malgré une croissance plus modérée au deuxième semestre et une baisse des prix attendue de 6% sur son portefeuille commercial sur l'année.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ratio combiné : Le ratio combiné est une composante essentielle pour appréhender la performance des assureurs, puisqu'il mesure la rentabilité technique des activités d'assurance. Le ratio combiné s'obtient en calculant le rapport des prestations versées pour sinistres, des dotations et des frais généraux sur le chiffre d'affaires total. C'est donc le rapport entre les décaissements et les encaissements, uniquement au titre des opérations d'assurance. Si le ratio combiné dépasse 100 %, les dépenses sont supérieures aux recettes. L'assureur peut toutefois compenser ses pertes techniques par ses bénéfices financiers (produit de la gestion des capitaux disponibles entre le moment où sont encaissées les primes et celui où les éventuels sinistres sont indemnisés).
Les points forts de la valeur
- Le groupe domine le marché de l'assurance-crédit, devant Coface, Atradius, Groupama et AXA Assurcredit ;
- Le groupe a effectué un développement à l'international efficace et maîtrisé contribuant à renforcer fortement son chiffre d'affaires ;
- Euler Hermes est adossé au premier groupe mondial d'assurance, Allianz, ce qui lui confère une solidité financière importante ;
- Les cycles de l'assurance-crédit étant par nature très courts, Euler Hermès a la capacité de s'adapter rapidement à la conjoncture et de gérer les risques en modifiant sa tarification et ses franchises ;
- Le groupe s'engage avec le plan One Euler Hermes dans une phase de réorganisation.
Les points faibles de la valeur
- L'assurance crédit est un métier particulièrement cyclique. L'évolution de la conjoncture mondiale détermine pour une large part les défaillances d'entreprises ;
- Le flottant du groupe est limité à 28% ;
- Euler Hermès étant le seul véhicule coté dans une activité pointue avec des règles comptables spécifiques, les comparaisons et évaluations sont plus difficiles à élaborer et les investisseurs du coup plus frileux.
Comment suivre la valeur
- Le titre est sensible à l'évolution de la conjoncture mondiale, dans la mesure où les primes versées par les entreprises sont indexées sur leur chiffre d'affaires. Le groupe est par ailleurs dépendant de la conjoncture en Allemagne (un tiers du chiffre d'affaires) ;
- Euler Hermes devra revoir les moyens alloués aux différentes régions dans lesquelles il est présent, en privilégiant les nouvelles zones de croissance comme l'Amérique latine et la Chine ;
- La spéculation sur une vente d'Euler Hermes par Allianz est récurrente. Pour l'assureur allemand, les synergies avec l'activité d'assurance-crédit ne sont pas très importantes ;
- Une introduction en Bourse de la Coface pourrait intervenir. Cela donnerait un comparable boursier à Euler Hermes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Après cinq années de baisse, les professionnels estiment que les tarifs de l'assurance auto devraient être orientés à la hausse pour au moins trois ans. La progression pourrait se situer entre 3% et 5% en 2011. Sur trois ans, les assureurs espèrent une progression globale de près de 10%. Cette évolution résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs. Premièrement, avec une grande fréquence d'évènements climatiques (notamment tempêtes Klaus et Quinten), le nombre de demandes de réparation a explosé. De plus, la baisse du prix de l'essence a incité davantage de français à utiliser leur voiture. Le trafic routier a progressé entre 4% et 5% en 2009. Les automobiles respectent moins les limitations de vitesse, ce qui accroît le nombre d'accidents avec dégâts matériels (+2% en 2009). Enfin, le coût moyen des réparations s'est surenchéri (+3% à +4% par an). Conséquence : le ratio combiné de l'assurance auto, qui en rapportant les sinistres et les coûts aux primes est un indicateur clé, a gagné 7 points en 2009. A 109%, il a atteint son pire niveau depuis 1998. Les assureurs réagissent à cette détérioration en augmentant leurs tarifs.