BP cède 2,27% à 464,60 pence à Londres dans le sillage de la publication de résultats trimestriels décevants. La deuxième compagnie pétrolière européenne derrière Shell a été affectée par la maintenance de ses champs situés dans le Golfe du Mexique et par la baisse de sa production en Angola et en Mer du Nord. Soutenu par le rebond des prix du pétrole, le bénéfice net est néanmoins ressorti au deuxième trimestre 2011 à 5,6 milliards de dollars contre une perte record de 17 milliards de dollars l'an passé en raison des coûts de la marée noire du Golfe du Mexique.
Le bénéfice net ajusté, c'est-à-dire hors les changements de valeur des stocks d'hydrocarbures détenus, s'établit également 5,6 milliards de dollars, contre un consensus de 5,9 milliards selon Bloomberg.
La production d'hydrocarbures a chuté de près de 11% à 3,43 millions de barils équivalent pétrole par jour, pénalisée par des travaux de maintenance mais aussi par les importantes cessions réalisées depuis un an. BP a déjà vendu pour environ 25 milliards de dollars d'actifs sur un objectif de 30 milliards d'ici la fin de l'année.
Concernant ses perspectives, le géant britannique promet le renforcement de son rétablissement en 2012 et 2013 dans la foulée du lancement opérationnel de nouveaux projets générateurs de marges élevées.
Pour autant certains investisseurs semblent déçus des perspectives de BP, jugeant un démantèlement des activités davantage créateur de valeur. D'autres ne peuvent s'empêcher de comparer le parcours du groupe avec celui de Shell qui a profité des déboires du britannique pour conforter sa position de leader en Europe.
En Bourse, l'action BP affiche un repli de 29% depuis l'explosion du puits Macondo tandis que Shell enregistre un gain de 15%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.