
Le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé mardi à Pékin vouloir investir 50 milliards de yuans (5,4 milliards d'euros) sur cinq ans en Chine avec son partenaire chinois Dongfeng, afin de renforcer sa position sur le premier marché automobile mondial.
Les deux entreprises prévoient de lancer 30 nouveaux modèles et de porter leurs ventes de 1,3 million d'unités en 2010 à plus de 2,3 millions de véhicules en 2015 et de lancer une voiture entièrement électrique destinée au marché chinois, a indiqué Nissan dans un communiqué.
"Reconnaissant l'importance de la Chine comme premier marché mondial pour Nissan, nous sommes prêts à lui consacrer des moyens supplémentaires et nous maintenons un engagement fort pour partager les investissements avec notre partenaire Dongfeng Motor Corporation", a déclaré lors d'une conférence de presse à Pékin le PDG de Nissan et de Renault, Carlos Ghosn.
Les ventes de Venucia, la marque chinoise qui sera lancée l'an prochain par la coentreprise de Dongfeng et de Nissan, devront atteindre 300.000 unités en 2015. Cinq modèles doivent être lancés sous la nouvelle enseigne, dont un entièrement électrique.
Les constructeurs automobiles étrangers en Chine, qui doivent obligatoirement s'associer à un partenaire chinois, sont désormais encouragés par le gouvernement à lancer des marques chinoises.
Grâce aux investissements qui vont être réalisés en cinq ans, "l'objectif est d'atteindre et de maintenir une part de 10% du marché chinois", selon le communiqué.
M. Ghosn a pour sa part précisé que le groupe japonais avait actuellement une part de 6,2% du marché chinois.
Pour atteindre leur objectif, Nissan et Dongfeng vont construire une nouvelle usine dans la province orientale du Jiangsu et agrandir des usines dans d'autres parties du pays.
Une deuxième usine de voitures de tourisme est actuellement en construction dans la province du Guangdong (sud) et doit démarrer la production en 2012, tandis qu'une autre pour véhicules commerciaux doit être inaugurée cette année à Shiyan, dans le Hubei (centre), précise le communiqué.
Selon Klaus Paur, directeur du cabinet Synovate Motoresearch à Shanghai, la co-entreprise entre Nissan et Dongfeng est bien positionnée sur le marché chinois.
Les deux partenaires "misent sur le potentiel des villes de moindre importance et de l'intérieur du pays" où le nombre de voitures par habitant est beaucoup plus faible que dans les grandes villes comme Pékin, Shanghai ou Canton.
"La perspective (du marché automobile chinois) est formidable, avec un taux de pénétration de l'automobile très bas, des consommateurs avec beaucoup de cash et des prêts pour l'automobile qui n'ont pas encore démarré en Chine", a déclaré de son côté Scott Laprise, analyste basé à Pékin de CLSA.
Premier marché automobile du monde depuis 2009, la Chine connaît depuis le début de l'année un fort ralentissement de la croissance des ventes de voitures, après la fin de mesures incitatives destinées à soutenir le marché.
Au premier semestre, la croissance du marché est tombée à 3,35%, bien au-dessous des 10% à 15% de hausse que la plupart des analystes avaient prédit pour 2011.
En 2010, le marché automobile chinois avait augmenté de plus de 32% et le nombre de véhicules vendus dépassé les 18 millions.