L'action Ryanair pique du nez de 1,94% à 3,395 euros à la Bourse de Dublin. La première compagnie à bas coût d'Europe a déçu les investisseurs à l'occasion de la publication de ses résultats du premier trimestre. Le groupe néerlandais fait piètre figure en Bourse comparé à son concurrent EasyJet, dont l'action a bondi vendredi de 17,5% grâce à de bons chiffres d'activité au troisième trimestre. Pour justifier la faible hausse de son bénéfice net au cours du trimestre clos fin juin, Ryanair a mis en cause la progression de ses coûts opérationnels liée à la flambée des cours du pétrole.
Ses coûts opérationnels ont ainsi atteint 427 millions d'euros en raison d'un bond de 49% du prix des carburants. Dans le même temps, le chiffre d'affaires a progressé de 29% à 1,155 milliard d'euros, ce qui est conforme aux attentes. Le trafic a augmenté de 18% et le prix moyen du ticket de 11%.
Résultat, le bénéfice net a progressé de seulement 1% à 139,3 millions d'euros, un score bien inférieur à celui attendu par les investisseurs. Le consensus Thomson Reuters s'élevait à 151 millions d'euros.
Ryanair a cependant maintenu son objectif annuel d'un bénéfice net de 400 millions d'euros, c'est-à-dire similaire à celui de l'exercice 2010/2011. La compagnie à bas coût anticipe un recul de 4% du trafic au second semestre en raison de la réduction déjà annoncée de ses capacités pour la saison d'hiver.
Le groupe a précisé avoir couvert ses besoins en carburant à hauteur de 90% au niveau de 860 dollars la tonne, soit environ 86 dollars par baril. Il souligne cependant que les prix actuellement sont largement supérieurs.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
L'Association internationale du transport aérien (Iata) a revu nettement à la hausse ses prévisions de résultat du secteur. Elle table désormais sur un bénéfice de 8,9 milliards de dollars en 2010, soit trois fois plus que sa précédente estimation en juin, grâce à une reprise plus importante et rapide que prévue. Cela constitue un redressement spectaculaire du secteur car, en 2009, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. Ce sont essentiellement les compagnies de la région Asie-Pacifique qui vont tirer parti de ce redressement, avec une forte reprise de l'activité de transport de fret. La prévision de bénéfices pour la région a ainsi été revue à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. En revanche, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si la prévision de pertes pour 2010 a été réduite à 1,3 milliard de dollars, contre 2,3 milliards précédemment estimés. Le décalage entre l'Europe et l'Asie devrait perdurer en 2011.