Marks & Spencer cède 1,13% à 392,50 pence à Londres, pénalisé par des perspectives prudentes. Le premier distributeur britannique de vêtements a déclaré anticiper des conditions toujours difficiles dans l'année à venir après l'annonce d'une hausse de 13% de son bénéfice net annuel, conformément aux attentes. Par ailleurs, le groupe qui va revenir en France après 10 ans d'absence, entend réadapter à partir du mois d'octobre le format de ses magasins en fonction de leur localisation afin de soutenir ses ventes.
Marks & Spencer a réalisé sur l'ensemble de l'exercice 2010/2011, clos le 2 avril, un résultat avant impôts et éléments exceptionnels de 715 millions de livres, contre 710 millions anticipés par le marché, selon un consensus réalisé par le groupe lui-même. Le chiffre d'affaires a progressé de 4,2% à 9,7 milliards de livres. Marks & Spencer a annoncé le versement d'un dividende annuel de 17 pence au titre de l'exercice 2010-2011, en croissance de 13%.
Si l'année en cours a bien débuté, le groupe redoute des conditions difficiles en raison de l'augmentation des coûts des matières premières et de la pression croissance qui s'exerce sur le pouvoir d'achat des ménages.
"Les bonnes nouvelles sont désormais connues", a commenté un analyste de Matrix Capital, qui recommande d'être plus prudent vis-à-vis du titre. Il maintient toutefois sa recommandation Accumuler sur la valeur.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution généraliste
Tout l'enjeu d'une croissance durable pour les grands acteurs français, que sont Carrefour et Auchan, repose notamment sur la relance de leurs hypermarchés français. Ils représentent le coeur de l'activité de ces groupes, d'où leur intérêt stratégique. Pourtant, alors qu'ils constituent le premier contributeur à son chiffre d'affaires et à son résultat, les hypermarchés français de Carrefour n'ont cessé d'enregistrer des performances décevantes par rapport à la concurrence. Pour réinventer l'hypermarché, Carrefour vient de lancer un nouveau concept : Carrefour Planet. L'objectif est de permettre au client de ne plus envisager les courses comme une corvée. Ce nouvel hypermarché s'organise autour de neuf univers dont la beauté, le bio, le marché (produits frais), ou les loisirs, et s'inspire du grand magasin, multi-spécialiste. De grandes marques (L'Oréal, Apple, Coca Cola) ont investi ce nouveau concept avec des stands dédiés.
Distribution spécialisée
Selon l'Institut Français de la mode (IFM), les ventes d'habillement sur internet ne cessent de se développer. A fin juin, elles ont bondi de 30% sur un an. Elles représentent désormais 8,6% du marché français de l'habillement. De plus en plus d'acteurs développent leur site de ventes : le dernier en date est l'enseigne Zara. Néanmoins, la mode féminine étant vendue sur Internet à un prix qui est 11% inférieur en moyenne au reste du marché, se pose le problème de la viabilité des points de vente classiques. L'essor de la commande par Internet représente un changement important pour les acteurs de la vente par correspondance (VPC). Selon le président de Redcats, entre 70% et 80% du chiffre d'affaires du groupe est désormais réalisé en ligne. La possibilité de faire du shopping depuis un téléphone mobile devrait encore accélérer cette mutation. Ainsi environ 600.000 applications I-Phone pour le site Vente-Privée.com auraient été téléchargées depuis son lancement en juin. Grâce à Internet, certains experts estiment que, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15% à 20% des ventes d'habillement en France.