Le titre Bank of Ireland s'accorde 39,09% à 0,306 euro aujourd'hui après l'annonce d'une restructuration du secteur bancaire irlandais. Hier soir, la banque centrale irlandaise a publié les résultats des tests de résistance qui ont révélé que les établissements du pays devraient lever en tout 24 milliards d'euros. Selon ces « stress tests », Allied irish Banks aurait besoin de 13,3 milliards d'euros, Bank of ireland de 5,2 milliards et EBS de 1,5 milliard. De son côté, le bancassureur Life & Permanent devrait lever 4 milliards.
Le titre Allied Irish Banks progressait de 5,82% à 0,20 euro en fin de matinée. Les investisseurs sont soulagés de ce chiffre de 24 milliards d'euros, qui se situe dans la fourchette des prévisions des analystes. La Banque centrale européenne semble par ailleurs prête à aider ces établissements en continuant à leur garantir l'accès à des financements.
L'Irlande a annoncé à l'issue de ces tests qu'elle comptait procéder à une restructuration de son secteur bancaire. Michael Noonan, le ministre des Finances, a indiqué que des injections de capitaux seraient assurées pour créer un système bancaire dont deux banques universelles et multiservices constitueraient les piliers. Il a ajouté que l'Etat irlandais pourrait consacrer jusqu'à 17,5 milliards d'euros à la recapitalisation des établissements.
Certains créanciers obligataires des banques devraient participer à cette recapitalisation, qui devrait également se fonder sur des cessions d'actifs.
De son côté, la Banque centrale européenne a suspendu ses exigences en matière de garantie concernant les prêts qu'elle accorde aux banques irlandaises. La BCE a affirmé qu'elle continuerait à accorder des financements à ces établissements.
En revanche, elle semble avoir écarté l'idée de créer une nouvelle facilité de crédit pour les banques.
Dans une note sur le secteur, Morgan Stanley annonce que les résultats de ces « stress tests » ne modifient pas ses recommandations pour les valeurs de ce secteur.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'HORIZON 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées.