Biomérieux a réalisé en 2010 un résultat net en hausse de 8% à 160 millions d'euros. Il représente 11,8 % du chiffre d'affaires. Le résultat opérationnel courant a progressé de 13 %. Il atteint 241 millions, soit 17,8 % du chiffre d'affaires contre 17,4 % en 2009. La marge brute a augmenté de 62 millions, pour atteindre 722 millions. Cette progression résulte de la croissance de l'activité, de l'évolution des devises, de la réduction du prix de revient des principaux produits, et d'un effet de mix favorable d- à la forte baisse des ventes de produits de distribution, a commenté Biomérieux.
Du fait de l'impact du change sur le chiffre d'affaires, le taux de marge brute passe de 53,9% à 53,2%.
Le chiffre d'affaires de l'exercice 2010 s'est établi à 1,357 milliard d'euros, en hausse de 10,9 % en euros. A devises et périmètre constants, la croissance organique s'est élevée à 4,9 %. Elle a été impactée de 150 points de base par l'effet de comparaison lié à l'activité enregistrée en 2009 du fait de la pandémie H1N1. Net de cet impact, la croissance organique se serait élevée à 6,4 % en 2010.
BioMérieux prévoit de réaliser, en 2011, une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 5 et 6 %, à devises constantes et périmètre d'activité comparable. Cet objectif exclut l'impact de l'arrêt de l'activité milieux de culture cliniques de routine en Amérique du Nord. Il tient compte de l'ENVIRONNEMENT dégradé des principaux marchés de la société (Europe de l'Ouest et Amérique du Nord), de la fin du contrat de tests VIH quantitatifs en Afrique du Sud et de l'importance des ventes d'instruments en 2010.
Stéphane Bancel, Chief Executive Officer, a déclaré : «Préparant les nombreux lancements de 2012 et 2013, nous nous fixons pour objectif de réaliser en 2011 un résultat opérationnel courant, après crédits d'impôt recherche, compris entre 255 et 270 millions d'euros. Forts de la résistance de notre modèle économique, nous confirmons les ambitions de notre plan stratégique 2015.»
Le conseil d'administration proposera à l'assemblée générale du 15 juin prochain d'approuver un dividende de 0,98 euro par action, portant à 38,7 millions d'euros le montant qui sera distribué en juin 2011.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- bioMérieux bénéficie d'un haut niveau d'expertise dans le diagnostic des maladies infectieuses. C'est le leader mondial de la microbiologie avec 35% de parts de marché.
- Le diagnostic in vitro est un secteur d'activité bénéficiant de tendances de long terme extrêmement favorables.
- Le groupe bénéficie d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs qui assurent des revenus récurrents (85% du chiffre d'affaires) et d'un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du théranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain).
- Le groupe dispose d'une présence géographique mondiale. La France représente moins de 16% du chiffre d'affaires. Il réalise déjà 8% de son chiffre d'affaires dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et a réalisé début 2010 une petite acquisition en Chine.
- La situation de trésorerie positive, ainsi que la forte récurrence du cash-flow de bioMérieux, devraient lui permettre de maintenir sa politique de dividendes généreuse (30% du résultat net) et de poursuivre sa stratégie d'acquisitions opportunistes.
Les points faibles de la valeur
- L'environnement dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel.
- La tendance à la baisse des dépenses de santé en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis pèse sur les perspectives du groupe. Le groupe a d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance organique.
- Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes).
- Les objectifs de croissance ambitieux, et jugés réalisables, laissent néanmoins peu de place aux bonnes surprises.
- Les investisseurs ont accueilli fraîchement l'annonce du changement de direction. Alain Mérieux a laissé la place à l'ex-patron d'Ipsen Jean-Luc Bélingard depuis le 1er janvier.
- bioMérieux jouit d'une prime plutôt élevée sur ses comparables ce qui pourrait limiter le potentiel d'appréciation pour un titre déjà largement détenu dans les portefeuilles de gérants.
Comment suivre la valeur
- La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour la médecine préventive et donc le marché du diagnostic.
- La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant.
- Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement dans les pays émergents ainsi que les Etats-Unis.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.