La baisse du nombre d'inscrits au chômage en janvier ne traduit pas "une évolution significative" et ne compense pas les hausses de novembre et décembre, a estimé vendredi sur LCI le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.
"Ce n'est pas une bonne nouvelle au sens où elle serait de nature à renverser fondamentalement la tendance", a-t-il dit. "On est dans l'épaisseur du trait (...) Statistiquement, il n'y a pas d'évolution significative (...) Cette baisse ne compense même pas l'augmentation du chômage des deux précédents mois", a-t-il souligné.
En janvier, le nombre d'inscrits à Pôle emploi n'ayant exercé aucune activité a reculé de 0,7% sur un mois, à 2,703 millions de personnes, soit 19.300 demandeurs d'emploi de moins, selon les données du ministère du Travail.
Toutefois, en comptant aussi les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite, le nombre d'inscrits est resté stable en janvier à 4,045 millions.
Avec les DOM, 4,303 millions de Français, y compris en activité réduite, étaient inscrits au chômage.
Interrogé sur le développement de l'alternance souhaité le gouvernement pour favoriser l'emploi des jeunes, Bernard Thibault a estimé nécessaire que soit établi "un bilan contradictoire de l'efficacité de l'aide publique donnée aux entreprises", pour juger de son bien fondé.
Concernant sa rencontre lundi prochain à l'Elysée avec le président Nicolas Sarkozy --"à sa demande", a souligné le numéro un de la CGT--, M. Thibault a affirmé ne rien vouloir lui demander de précis, disant être "persuadé que, quelles que soient NOS demandes, ils ne les accepterait pas".
Aussi, a-t-il ajouté, "je pars du principe qu'il (le président) a quelque chose à nous dire".
Sur la suspension d'un responsable CGT de Moselle pour adhésion au FN, il a rappelé que si "les adhérents de la CGT ont le droit de s'engager dans un parti politique", ils ne peuvent "prétendre par l'étiquette syndicale de la CGT promouvoir des thèses, des conceptions contraires aux valeurs et aux principes fondamentaux de la CGT".
Dans les années 90, a-t-il rappelé, la CGT a combattu, y compris par voie judiciaire, "la création de syndicats estampillés Front National" contraire au principe de droit qui condamne la discrimination.
Enfin, M. Thibault a dit comprendre "l'indignation" des syndicats de France Télécom après le maintien comme conseiller de l'ex-PDG Didier Lombard. "Je ne comprends pas, a-t-il ajouté, l'attitude de M. Lombard, ni celle de la direction".
L'ancien patron, nommé en 2005, avait cédé les rênes opérationnelles du groupe le 1er mars 2010, après avoir été fragilisé par une vague d'une trentaine de suicides de salariés entre janvier 2008 et fin 2009.