La Bourse de Londres a été paralysée vendredi matin par une panne technique particulièrement embarrassante, alors qu'elle venait d'adopter une technologie sur laquelle elle ne tarit pas d'éloges, et qu'elle fait face à une concurrence acharnée.
Le groupe boursier London Stock Exchange (LSE), gestionnaire de la place, a dû interrompre l'ensemble des transactions sur les actions britanniques quelques minutes après le début de la séance, et ne les a relancées qu'après plus de quatre heures, à 12H15 GMT.
Les échanges à la Bourse de Milan, qui appartient au même groupe, n'ont en revanche pas été affectés.
Le LSE a expliqué que cet incident était lié à un problème de diffusion en temps réel des données de cotation, sans plus de détails. La panne a vraisemblablement été provoquée par un problème informatique, même si le groupe s'est refusé à spéculer sur l'origine du problème.
Le patron de la Bourse de Londres, a adressé dans un communiqué ses "regrets sincères" aux utilisateurs de la place pour "la gêne provoquée par cet incident".
Le LSE a par ailleurs annoncé que la séance boursière, qui dure normalement de 08H00 à 16H30 GMT, ne serait pas prolongée, en dépit de cette fermeture forcée de plus de quatre heures.
Cette panne a fait très mauvais effet dans la City, étant donnée qu'elle est intervenue en plein accès de nervosité des investisseurs, du fait des troubles en Libye et dans le monde arabe.
"Les courtiers ont dû diriger leur colère vers le LSE", a observé Joshua Raymond, stratégistre chez City Index, ajoutant qu'"en ces temps d'incertitudes sur les marchés, où les courtiers sont suspendus à la situation en Libye, la dernière chose qu'il fallait était une panne des échanges".
Cet incident est d'autant plus embarrassant qu'il intervient moins de deux semaines après l'adoption par le marché principal de la Bourse de Londres d'un nouveau système informatique, baptisé Millenium Exchange.
Ce système est issu de la start-up sri-lankaise MilleniumIT, acquise en 2009 par le LSE, qui permet d'effectuer les transactions de manière ultra-rapide. Or, le groupe mise énormément sur cet essor technologique pour préserver ses parts de marché, face à une concurrence acharnée.
Depuis le début de la semaine, deux autres pannes techniques ont affecté des marchés européens majeurs. Mardi, les transactions avaient été suspendues pendant plus de six heures à la Bourse de Milan en raison d'un problème informatique. Et jeudi, le calcul des indices gérés par NYSE Euronext -le CAC 40 à Paris, l'AEX à Amsterdam, le BEL-20 à Bruxelles et le PSI-20 à Lisbonne-- avait été interrompu pendant 45 minutes, au cours desquelles les investisseurs avaient toutefois pu continuer à négocier normalement les actions.