En hausse de 4,57% à 42,64 euros, Saint-Gobain signe la plus forte hausse du CAC 40, soutenu par une publication solide. Le résultat net courant du numéro un mondial des fabricants de matériaux de construction a été multiplié par plus de deux en 2010 (+116%) à 1,33 milliard d'euros, en ligne avec les attentes. A structure et taux de change comparable, le chiffre d'affaires a progressé de 1,9% à 40,119 milliard, au-dessus du consensus qui le donnait à 39,8 milliards. 2010 marque donc un net rebond après la chute de 13,2% des ventes en 2009.
« En 2010, dans une conjoncture mondiale encore convalescente, NOS volumes de vente ont renoué avec la croissance et nous avons tiré profit de la priorité donnée aux prix », s'est félicité Pierre-André de Chalendar, le PDG du groupe.
Cette croissance a été tirée par le dynamisme des pays émergents et de l'Asie et par la vigueur des marchés industriels. Les marchés de la construction sont restés globalement assez déprimés en Amérique du Nord, mais ont connu une amélioration progressive en Europe.
Saint-Gobain vise pour 2011 une croissance à deux chiffres de son résultat d'exploitation, à taux de change constants, malgré la hausse des coûts de l'énergie et des matières premières qu'il s'efforcera de compenser avec ses prix de vente.
Le groupe a annoncé son intention de verser un dividende de 1,15 euro, en hausse de 15%. Enfin, il a réaffirmé son intention de lancer l'IPO de son pôle conditionnement dans le courant du deuxième trimestre.
Saluant des résultats supérieurs à ses attentes et des perspectives solides, Credit Suisse a relevé son objectif de cours de 45 à 48 euros tout en réitérant son opinion Surpeformance.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le secteur. Alors que Lafarge a réduit ses estimations de ventes de ciment pour 2010 en raison d'une conjoncture maussade, Holcim ne fait pas de prévisions pour l'évolution de ses marchés européen et nord-américain et constate un certain degré d'incertitude dans ces régions ainsi qu'une instabilité en Amérique latine. Seule l'Afrique et l'Asie Pacifique montreraient des tendances positives. Le mexicain Cemex est le seul à estimer que le climat économique s'est stabilisé. Dans un contexte morose, les agences de notation soulignent la faiblesse des fondamentaux de certains acteurs. C'est le cas de Lafarge. Sa notation risque d'être dégradée en junk bond. Il doit donc impérativement réduire sa dette nette, qui atteignait 15,16 milliards d'euros à la fin du premier semestre, pour ne pas voir s'accroître le coût de son financement.