Carton plein pour Alcatel-Lucent : l'équipementier télécoms a présenté ce matin des résultats et des perspectives supérieures aux attentes. Résultat, l'action bondit de 11,18% à 2,964 euros et affiche de loin la plus forte hausse de l'indice CAC 40. Elle bénéficie également du relèvement de l'opinion de Cheuvreux de Sous-performance à Surperformance, pour qui le redressement de la société est en cours. L'analyste estime ainsi que l'objectif 2011 du groupe d'une marge supérieure à 5% est crédible.
Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires s'est élevé à 4,862 milliards, en hausse de 22,6%, dont 15,1% de croissance organique. Le chiffre le plus surveillé par les analystes, le résultat d'exploitation ajusté a progressé de 45,4% à 394 millions d'euros, représentant ainsi 8,1% des revenus. Il en représentait seulement 6,8% au quatrième trimestre 2009. Les analystes anticipaient un résultat opérationnel ajusté de 333 millions d'euros et une marge de 7,3%.
Concernant ses perspectives, Alcatel-Lucent prévoit une marge d'exploitation ajustée de plus de 5% en 2011, contre une fourchette de 5% à 9% annoncée précédemment. Mais sur ce plan-là encore, le groupe a positivement surpris les analystes qui en moyenne visaient 4% cette année.
Alcatel-Lucent a notamment bénéficié des investissements des opérateurs américains dans leurs réseaux afin de faire face au boom des smartphones, grands consommateurs de capacité. L'activité Accès mobile a enregistré une croissance de 44,5% de ses ventes à 1,156 milliard d'euros. L'activité IP s'est également distinguée avec un chiffre d'affaires en hausse de 58,8% à 508 millions d'euros. Celle-ci vend notamment des routeurs qui gèrent le trafic des réseaux. Cette division est très rentable, précise Cheuvreux.
« En ce début d'année 2011, je suis plus que jamais confiant dans notre capacité à nous transformer en une entreprise normale », a déclaré le directeur général, Ben Verwaayen. L'équipementier télécoms en effet accumulé les pertes ces dernières années et l'objectif de Ben Verwaayen est que le redressement de la société soit durable.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Si les constructeurs bénéficient de l'essor de leurs ventes en volumes, ils sont pénalisés par des prix de ventes qui reculent. Ce déclin a été plus fort que prévu sur la première partie de l'année. Par conséquent, sur l'année 2010, les acteurs pourraient subir une sensible dégradation de leurs marges alors que les spécialistes considèrent qu'ils devraient tous parvenir à relancer leurs ventes après la stagnation de 2009. Les marges pourraient revenir à leur niveau de 2009. Ainsi le cabinet Gartner estime qu'au second trimestre les marges des trois premiers fabricants ont toutes lourdement chuté. La marge du leader mondial, Nokia, est tombée à 9,5%, soit 2,7 points de moins qu'un an auparavant. Celle de Samsung a atteint 7,2% contre 10,8% au deuxième trimestre 2009. Quant à la division mobile de LG, elle est même devenue déficitaire. Les baisses de prix résultent d'une concurrence exacerbée, qui incite les équipementiers à miser sur une stratégie de volumes. Or cette politique ne semble pas payante car la part de marché de LG a cédé 1,7 point au deuxième trimestre selon les données de Gartner.