Le rachat par Vivendi des 44% détenus par Vodafone dans SFR devrait entrer dans une phase active dans les prochaines semaines. Le président du groupe de médias et de télécoms, Jean-Bernard Lévy, a indiqué vendredi à Reuters qu'il espérait recevoir le solde de la vente de sa participation dans NBC Universal, soit 3,8 milliards d'euros, dans les prochaines semaines. Nomura, qui a rencontré le directeur financier, est même plus précis. Selon le broker, Vivendi s'attend à recevoir cette somme d'ici à la fin janvier. A Paris, Vivendi gagne 0,53% à 20,91 euros.
Les analystes s'attendent à ce que Vivendi entame des discussions avec l'opérateur britannique une fois cette somme encaissée. Les deux dirigeants ont souligné qu'ils se souciaient principalement de la réduction de la décote de conglomérat du groupe, ce qui passe par le rachat de la participation de Vodafone dans SFR et des 20% de Lagardère dans Canal + France. Mais pour l'instant, aucune discussion n'a été entamée a précisé Jean-Bernard Lévy
Vendredi également, Vivendi a annoncé avoir reçu 1,254 milliard d'euros en cash pour régler le différend qui l'opposait depuis de nombreuses années à Deutsche Telekom pour le contrôle de l'opérateur de téléphonie mobile polonais, PTC. Selon CM-CIC, cette entrée de cash donne des marges de manoeuvre supplémentaires pour monter à 100% dans les filiales stratégiques du groupe.
UBS estime aujourd'hui que la montée à 100% dans SFR pourrait avoir un impact relutif pouvant atteindre 20% sur les bénéfices par action 2011/2012. Le broker met cependant en garde sur le fait que ce rachat pourrait déjà en grande partie pris en compte dans le cours de l'action qui a progressé de plus de 25% depuis ses plus bas. De plus, il existe un consensus haussier sur la valeur. L'analyste a cependant relevé de 20 euros à 21,5 euros son objectif de cours sur Vivendi et maintenu son opinion Neutre. Ce relèvement reflète principalement l'encaissement du cash dans le dossier PTC.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier.