Atos Origin va devenir la première société européenne de services informatiques et la septième mondiale en rachetant les activité de Siemens dans ce domaine pour 850 millions d'euros. Mercredi, les investisseurs ont plébiscité cette opération et propulsent le titre en hausse de 13,49% à 38,36 euros, soit la plus forte progression de l'indice SBF 120. Oddo, qui a relevé sa recommandation d'Accumuler à Acheter, juge positive cette transaction qui répond au problème de taille critique du groupe dans son activité de ssii traditionnelle.
Dans le détail, Siemens recevra 12,5 millions d'actions, soit 15% du capital, une obligation convertible à cinq ans de 250 millions d'euros et 186 millions d'euros en numéraire.
Atos s'attend à ce que le nouvel ensemble enregistre une croissance du chiffre d'affaires en ligne avec celle du secteur avec une marge opérationnelle de l'ordre de 6% en 2011. L'impact de l'opération devrait être neutre sur ses résultats l'année prochaine. A HORIZON 2013, le groupe prévoit de réaliser un chiffre d'affaires compris en 9 et 10 milliards d'euros pour une marge opérationnelle entre 7% et 8%. L'impact de l'acquisition serait alors positif sur les résultats grâce à notamment 225 millions d'euros de synergies de coûts. Cheuvreux évalue l'impact positif sur le bénéfice par action entre 15% et 20%.
Les deux groupes ont en outre signé un contrat d'une valeur de 5,5 milliards d'euros sur une durée de 7 ans par lequel Atos fournira à Siemens l'infogérance et l'intégration de systèmes. Le groupe industriel allemand s'est par ailleurs engagé à participer à hauteur de 250 millions d'euros aux coûts d'intégration et de formation.
La signature finale de la transaction est fixée début juillet 2011.
Si cette acquisition, dont le prix est jugé faible par Cheuvreux, est accueillie positivement d'un point de vue fondamental, elle comporte néanmoins des points négatifs, en particulier concernant sa mise en oeuvre. Cheuvreux explique ainsi que les opérations de croissance externe dans ce secteur n'apportent jamais les économies de coûts attendues. Oddo met lui en avant le risque de se détourner encore de la croissance qu'Atos peine déjà à retrouver, compte tenu du temps de digestion nécessaire d'une telle transaction.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre.