
Après quelques mois de discussions infructueuses avec d'éventuels repreneurs, le fondateur du site de rencontres Meetic a renoncé à vendre sa pépite et prépare désormais une offensive sur le téléphone mobile à partir de 2011 avant de s'attaquer à l'Europe de l'est.
"Nous avons discuté avec quatre acquéreurs potentiels, dont trois étrangers. Mais aucune offre ne reflétait la valeur et le potentiel de développement de Meetic", a déclaré mardi à l'AFP Marc Simoncini.
"Nous avions un prix en tête en dessous duquel on ne pouvait vendre", a-t-il ajouté se refusant à donner ce montant.
Cette décision était mal accueillie à la Bourse de Paris, où le titre chutait de 12,06% à 17,06 euros vers 10H45 (09H45 GMT).
"Le titre n'avait pas baissé autant qu'il aurait dû après des résultats très décevants pour le troisième trimestre grâce à (...) une cession prochaine, les investisseurs se rattrapent donc maintenant puisque cela n'est plus d'actualité", a expliqué à l'AFP un analyste sous couvert d'anonymat.
Mi-septembre, les deux principaux actionnaires de Meetic avaient annoncé réfléchir à une éventuelle cession de leurs parts. Marc Simoncini, qui détient 22,98% du capital, et son partenaire américain Match Pegasus (26,72%) avaient mandaté la banque d'affaires Messier Partner pour étudier une possible vente.
Le leader européen des sites de rencontres sur internet était alors valorisé en Bourse autour de 500 millions d'euros.
Meetic "n'a peut-être pas encore la taille pour intéresser un acteur aux ambitions mondiales", a reconnu M. Simoncini au quotidien Les Echos.
Les deux principaux actionnaires ont discuté avec des fonds d'investissement, des groupes de médias, et auraient reçu quatre offres fermes, provenant d'une société française, de deux allemandes et d'une américaine. M. Simoncini n'a pas dévoilé leur identité.
Meetic avait repris l'an dernier les activités Europe du n°1 mondial du secteur, Match.com, consolidant ainsi sa première place sur le Vieux continent avec près d'1 million de clients. Les deux entreprises se partagent par ailleurs le marché sud-américain.
A défaut de vendre Meetic, M. Simoncini n'exclut pas de faire entrer au coup par coup de nouveaux investisseurs dans le capital dans le cadre d'accords visant à développer l'entreprise.
"Si pour se développer dans les prochains mois on doit céder une partie du capital, on le fera. Pour l'instant, il n'y a rien de concret", a-t-il dit à l'AFP.
La page de sa vente tournée temporairement, Meetic entend désormais rattraper son retard sur le créneau des portables multifonctions (smartphone) où il est actuellement inexistant.
A la fin du premier trimestre 2011, le site sera disponible sur iPhone, Android, Nokia et espère multiplier le nombre de ses abonnés.
"Actuellement entre 80.000 et 100.000 personnes sont connectées le soir. Avec le smartphone, les gens vont rester connectés plus longtemps. Or plus il y a de monde plus il y a des possibilités de rencontre, plus les gens vont s'abonner", calcule Marc Simoncini.
Cette ambition passera par un changement du modèle économique jusqu'ici principalement axé sur l'ordinateur.
Les prix des abonnements devraient s'élever en moyenne à 15 euros par mois, contre 30 euros actuellement pour internet. Le chiffre d'affaires progressera aux alentours de 300 millions par an au cours des trois prochaines années contre 200 millions actuellement.
Déjà présent dans seize pays d?Europe et disponible en treize langues, Meetic envisage de pénétrer l'Europe de l'est à compter de 2011.