Michelin (+1,60% à 54,49 euros) a affiché vendredi la seconde plus forte hausse du CAC 40. Le fabricant de pneumatiques a annoncé une augmentation de 5% en moyenne du prix des pneus pour les poids lourds afin de refléter la hausse du coût des matières premières. Ces augmentations de prix, qui seront réalisées entre le 1er décembre 2010 et le 1er janvier 2011, sont une bonne nouvelle pour les investisseurs. Le titre a baissé de 20% après l'annonce de l'augmentation de capital et la publication du chiffre d'affaires du troisième trimestre.
De plus, il a été pénalisé ces derniers jours par des études de brokers (Nomura et UBS) estimant que le groupe n'était pas en mesure de relever suffisamment ses prix de vente pour compenser la hausse des coûts des matières premières.
L'annonce de ce matin semble démontrer au contraire la capacité de Michelin à répercuter l'impact de la progression des cours des matières premières.
Cette décision tarifaire du groupe conforte le point de vue de CM-CIC Securities. Dans une note publiée de ce matin, le bureau d'études parisien s'est dit convaincu des bons fondamentaux de Michelin et réitéré sa recommandation à l'Achat pour un objectif de cours de 70 euros.
Michelin se valorise actuellement sur des multiples de valorisation 25% inférieurs à ses multiples historiques et avec une décote de 6% par rapport à ses comparables. Or ni la performance opérationnelle, ni la génération de cash, ni la hausse des matières premières, ni la stratégie du groupe ne l'expliquent, écrit la société de Bourse.
Concernant les matières premières, CM-CIC estime que leur impact devrait être quasiment compensé par des hausses de prix de 5% à 6%, un gain de productivité et un effet positif du mix produit.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
Les prévisions des fabricants de pneumatiques sont bonnes pour l'année 2010. Bridgestone prévoit un profit net de 91 milliards de yens. Michelin se déclare optimiste car la hausse des cours des matières premières, si elle devait se poursuivre, devrait être compensée par des hausses de prix. Pirelli a, lui, revu à la hausse ses objectifs pour l'ensemble de l'année. Même optimisme chez les autres équipementiers : la plupart d'entre eux considèrent qu'ils sont sortis de la crise. Faurecia, le numéro un français du secteur, considère que la situation risque d'être encore difficile en Europe au second semestre. Toutefois il compte reprendre ses dépenses d'investissements et de R&D sur un HORIZON de deux-trois ans. Quant à Plastic Omnium, il affirme que la moitié des équipementiers est sortie de la crise, mais que les autres doivent faire attention aux problèmes de liquidité.