
Les immatriculations de voitures neuves en France ont de nouveau baissé en novembre, mais moins que prévu alors que la fin attendue de la prime à la casse en fin d'année pousse les clients à l'achat, un effet encore amplifié par les rabais consentis par les constructeurs.
Au cours du mois écoulé, les immatriculations ont reculé de 10,8% en un an à 193.970 unités, septième baisse d'affilée, a annoncé mercredi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
"Avec quasiment 200.000 véhicules (au cours du) mois, c'est un très bon chiffre", s'est réjoui François Roudier, porte-parole du CCFA.
Si ce chiffre est en baisse par rapport aux niveaux "délirants" atteints à la fin 2009, juste avant la fin du dispositif maximum de prime à la casse, il est en hausse d'un tiers par rapport à novembre 2008, a-t-il relativisé.
"On y voit les effets de la sortie de la prime à la casse et du bonus écologique, ainsi que les remises commerciales très importantes des constructeurs", a-t-il ajouté.
Les différentes marques multiplient en effet les remises avant la disparition de la prime à la casse de 500 euros pour tout véhicule de plus de huit ans et le durcissement des conditions d'accès au bonus "écologique". "Plus tard, ce sera trop tard", avertit ainsi Peugeot, tandis que Renault promet jusqu'à 6.500 euros de reprise.
Du coup, au cours des onze premiers mois de l'année, les immatriculations se sont élevées à 2,023 millions (-2,4% sur un an), soit l'objectif visé par le CCFA pour l'ensemble de l'année.

"Nous devrions donc finir 2010 avec environ 2,2 millions (d'immatriculations ndlr), ce qui sera très bien", se réjouit M. Roudier.
En novembre, les deux groupes automobiles français ont enregistré une nouvelle baisse: -11,5% pour PSA Peugeot Citroën et -10,6% pour Renault.
Au sein de PSA, Citroën a reculé de 21,2% et Peugeot de 2,3%. Dans le groupe Renault, la marque Renault a baissé de 13,9% mais sa filiale roumaine à bas coût Dacia a continué de progresser (+11,8%).
Globalement en novembre, les marques françaises ont reculé de 12,5% et les marques étrangères de 8,7%. Les marques françaises ont conservé une part de marché de 54,5%.
2011 s'annonce moins rose. "Le nombre d'immatriculation devrait être encore assez élevé au premier trimestre 2011, avec les livraisons des véhicules commandés avant le 31 décembre", selon M. Roudier.
Mais par la suite, "l'arrêt de la prime à la casse, le coup de rabot au bonus écologique et la fin progressive des offres promotionnelles sont de très mauvais augure pour la filière automobile française", avertit Philippe Gattet, directeur d'études du cabinet Xerfi.
De plus, avec la multiplication des offres spéciales, "les automobilistes n'ont plus de référence de prix, ils ne savent plus combien coûte une voiture", estime Flavien Neuvy, responsable de l?observatoire Cetelem de l'automobile.

Les marques françaises comptent sur leurs nouveaux produits et la reprise des ventes de voitures aux sociétés pour prendre partiellement le relais des ventes aux particuliers l'an prochain.
"On croit beaucoup à la reprise du marché des sociétés", explique Olivier Veyrier, directeur de Peugeot France, un segment qui représente un petit tiers des ventes de la marque.
Idem pour Citroën, qui table aussi sur les ventes aux possesseurs "de véhicules de moins de huit ans" qui n'étaient pas concernés par la prime à la casse, explique Xavier Chardon, directeur commercial France de la marque.