En annonçant la suppression de 4 800 emplois dans le monde, soit 6% de ses effectifs totaux, Roche (+1,26% à 144,30 francs suisses) met fin au suspens entamé début septembre. A l'époque, le groupe pharmaceutique bâlois avait annoncé un plan de réduction de coûts pour lui permettre de faire face à la pression croissante sur les coûts régnant dans le domaine de la santé, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Ce plan baptisé "Operational Exellence" survient alors que le groupe a subi récemment plusieurs échecs dans l'homologation de médicaments dans l'oncologie aux Etats-Unis.
Pour autant, le géant suisse a réalisé au premier semestre 2010 un bénéfice net de 5,6 milliards de francs suisses, en hausse de 37%.
Selon Roche, cette initiative a pour but d'adapter la structure des coûts et d'accélérer les améliorations de productivité dans l'ensemble du groupe.
Le plan concerne principalement la vente et la production de la division Pharma. De plus, environ 800 postes de travail seront transférés vers d'autres sites du groupe et environ 700 externalisés vers des entreprises tierces. Cela porte à environ 6300 le nombre de postes concernés par l'initiative.
Roche prévoit des coûts de restructuration pour les années 2010 à 2012 d'environ 2,7 milliards de francs suisses, dont 1,5 milliard environ auront un effet sur les liquidités du groupe.
Selon le groupe, ce plan devrait lui permettre d'économiser 2,4 milliards de francs suisses par an, ceci en plus des synergies annuelles attendues avec la reprise totale de sa filiale américaine de biotechnologie Genentech.
La direction de Roche a confirmé ses objectifs 2010, soit notamment une hausse ses ventes corrigée des effets monétaires se situant dans le milieu de la marge à nun chiffre pour le groupe et la division Pharma.
Le groupe présentera ses nouvelles perspectives lors de la publication des résultats de l'exercice en cours, comme il le fait chaque année.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.