Le titre Société Générale enregistre aujourd'hui l'une des plus fortes hausses de l'indice CAC 40 avec une progression de 3,73% à 43,67 euros. Les investisseurs saluent la forte hausse des bénéfices trimestriels du groupe, qui sont ressortis largement supérieurs aux attentes, ainsi que les perspectives favorables. Société Générale a dévoilé un résultat net de 896 millions d'euros au titre du troisième trimestre là où les analystes attendaient un chiffre de 793 millions d'euros. Le bénéfice de la banque a plus que doublé par rapport à la même période l'an dernier.
Le produit net bancaire est ressorti à 6,301 milliards d'euros, en hausse de 5,5% à données publiées et de 2,6% à données constantes. Sur les neuf premiers mois de l'année, le résultat net part du groupe a été multiplié par près de 7 à 3,043 milliards d'euros.
Ces bonnes performances s'expliquent notamment par le recul plus fort que prévu des provisions pour pertes sur le crédit au troisième trimestre, ainsi que la solidité de la banque de détail.
Le marché se félicite également des déclarations du groupe bancaire, qui a écarté tout recours à une augmentation de capital pour se conformer aux normes bancaires de Bâle III. Les objectifs de son plan stratégique ont par ailleurs été confirmés.
« Société Générale confirme la solidité de son modèle de banque universelle », a déclaré Frédéric Oudéa, le PDG du groupe. « La dynamique commerciale des métiers nous conforte dans notre capacité à atteindre les objectifs du projet d'entreprise Ambition SG 2015 », a-t-il ajouté.
Ce plan prévoit un « renforcement du modèle de banque universelle orienté client et recentré sur 3 piliers à fort potentiel (Banque de détail en France, réseaux internationaux et Banque de financement et d'investissement) », ainsi que l'achèvement de l'optimisation du portefeuille d'activité, le maintien d'une stricte gestion des risques, et la transformation du modèle opérationnel.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Le groupe se recentre sur la banque de détail et sur la banque de financement et d'investissement, activités qui ont fait son succès.
- Frédéric Oudéa, P-DG de la banque rouge et noire, a renouvelé son équipe.
- Alors que le secteur se prépare à un changement du cadre réglementaire, la banque s'est risquée à avancer des objectifs chiffrés à HORIZON 2012. Une exception dans le secteur.
- Tout comme les caisses régionales du Crédit Agricole, les réseaux de la Société Générale devraient adopter, en 2013, une plate-forme informatique unique.
- Le succès de l'augmentation de capital, largement sursouscrite, souligne la confiance des investisseurs.
- Le ratio de solvabilité financière tier one de la Société Générale s'est amélioré en un an : il s'élevait à 10,7% à fin 2009.
=/Les points faibles de la valeur/=
- La Société Générale pâtit d'une image ternie par l'affaire Kerviel, les stock-options qui devaient être initialement attribuées à ses dirigeants en pleine crise et les pertes divulguées en gestion d'actifs.
- Sur l'année 2009, le coût du risque commercial est demeuré à un niveau élevé, à 117 points de base. Ce coût a été multiplié par plus de deux fois et demie en un an pour la branche banque de détail à l'international, et même par 4 en Russie.
- La banque pâtit de sa présence en Europe Centrale et Orientale ainsi qu'en Russie, où elle affiche un recul d'activité significatif. Cette zone connaît une dégradation du risque.
- Le taux de rentabilité des fonds propres (ROE) est très bas à 0,9%, même si la Banque maintient un objectif de 15% à long terme.
- L'exposition des banques françaises à la Grèce pèse lourdement sur les valeurs. L'incertitude sur les conséquences de la future régulation financière plus exigeante en fonds propres est également pénalisante. D'une manière générale, la valeur est toujours très volatile, comme l'ensemble du secteur.
Comment suivre la valeur/=
- En tant que valeur financière le titre est sensible à (i) l'évolution des taux d'intérêt, (ii) l'état des bourses mondiales qui influencera ses activités de banque de financement et d'investissement et de gestion d'actifs, (iii) le niveau de consommation et d'épargne des ménages qui influera sur les performances de la banque de détail, représentant une grande partie du Produit Net Bancaire.
- Le retour sur fonds propres (ROE), qui mesure la rentabilité des banques, est l'un des ratios les plus suivis.
- La charge du risque, qui reste élevée, est à surveiller étroitement.
- La banque doit réussir à convaincre du réalisme du plan stratégique « Ambition SG 2015 » dans un contexte économique toujours difficile.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'horizon 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées.