LVMH a déclaré détenir 15 016 000 actions d'Hermès International, représentant 14,2% du capital de cette société. « L'objectif de LVMH est d'être un actionnaire à long terme d'Hermès et de contribuer à la préservation du caractère familial et français qui est à l'origine du succès mondial de cette marque emblématique. LVMH apportera un soutien sans réserve à la stratégie menée par la famille fondatrice et par les équipes dirigeantes, qui ont fait de cette marque l'un des plus beaux fleurons de l'industrie du luxe », a expliqué le numéro un mondial du luxe.
Ce dernier a précisé qu'il n'envisageait nullement, ni de présenter une offre publique d'achat, ni de prendre le contrôle d'Hermès, ni de solliciter de représentation au sein du Conseil de Surveillance de cette société.
LVMH ajoute qu'il détient un contrat d'instrument financier qui porte sur 3 001 246 actions Hermès International dont il a l'intention de solliciter la conversion. LVMH détiendrait alors au total 18 017 246 actions Hermès International, soit 17,1% de son capital. Le prix de revient de sa participation s'élèverait en ce cas à 1,45 milliard d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- En tant que leader mondial du luxe, LVMH bénéficie de positions concurrentielles extrêmement solides à travers le monde et de marques fortes, comme Louis Vuitton, Dior, Givenchy et Guerlain.
- Les moyens importants dont dispose le groupe lui permettent de soutenir ses marques fortes, en particulier Louis Vuitton, marque phare, qui a bénéficié, en pleine crise, d'un taux de croissance et d'une rentabilité exceptionnels en 2009. La marque du groupe LVMH aurait même décidé, d'après Challenge, de fermer ses boutiques françaises une heure plus tôt de mi-septembre à fin novembre, afin d'éviter une éventuelle rupture de stocks avant les fêtes de Noêl.
- Le dynamisme de la zone Asie soutient la croissance. Alors qu'en 2003, LVMH réalisait seulement 17% de ses ventes avec les pays émergents, ce montant était de 30% en 2009. 40% du chiffre d'affaires des pays émergents est réalisé en Grande Chine (Chine Continentale, Hong Kong et Macao).
- LVMH cherche à contrôler étroitement ses canaux de distribution.
- Le cash-flow disponible a très fortement progressé grâce à une gestion rigoureuse des stocks et à des investissements ciblés. Cette évolution permet au groupe de sensiblement améliorer son taux d'endettement (environ 20%).
Les points faibles
- La valeur évolue à son plus haut historique et progresse de 30% à mi-septembre depuis le début de l'année. Le potentiel de hausse pourrait donc être plus limité.
- Les activités vins & spiritueux et montres & joaillerie sont des activités très sensibles à la dégradation de la conjoncture.
- Dans un contexte défavorable, il sera difficile pour LVMH de réussir à réduire encore ses coûts opérationnels car la majorité des synergies, liées aux nombreuses acquisitions réalisées au début de la décennie, ont déjà été opérées.
Comment suivre la valeur
- LVMH réalise près de 40% de ses ventes en dollar et devises assimilées contre 10% seulement en yen et 30% en euro. C'est l'une des valeurs qui bénéficie le plus de la remontée du dollar.
- Son activité est liée à l'évolution des flux touristiques, car une part conséquente de son activité est réalisée par les achats de touristes.
- Les ventes étant traditionnellement élevées durant la période de Noêl, les résultats de fin d'année sont donc à étudier en détail.
- La valeur est considérée comme l'un des meilleurs véhicules cotés pour profiter de la croissance chinoise.
- En tant leader de son secteur, la valeur se traite avec une prime en Bourse.
- Les intentions du groupe britannique Diageo sont à suivre. Il s'est dit intéressé par la reprise de 66% des parts de la maison Moêt Hennessy, qu'il ne détient pas encore.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Certains analystes parient sur une croissance mondiale du secteur supérieure à celle anticipée par le cabinet de conseil Bain & Co (+4%), en affirmant que le marché pourrait croître de 7%. Cet optimise est corroboré par les prévisions des acteurs. Ils tirent partie d'un effet devise positif grâce à un euro (monnaie de production) déprécié face au dollar et au yen (monnaies de vente). De plus, les clients du secteur ont cessé de différer leurs achats. Tous les secteurs bénéficient de taux de progression à deux chiffres, y compris les montres, la joaillerie et le champagne, victimes de déstockage l'an passé.