Carrefour (- 3,59% à 38,69 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice CAC 40, pénalisé par la révision en baisse de sa prévision de résultat opérationnel 2010 en raison de charges exceptionnelles additionnelles au Brésil. Le numéro deux mondial de la distribution derrière l'américain Wal-Mart anticipe désormais un résultat opérationnel avant éléments non courants d'environ 3 milliards d'euros contre 3,1 milliards d'euros auparavant. Cette révision reflète 100 millions de charges exceptionnelles au Brésil, portant le total à 180 millions d'euros.
Elles sont notamment constituées de provisions pour rabais non récupérables et de dépréciations de stocks.
Le chiffre d'affaires du troisième trimestre est lui ressorti légèrement au-dessus des attentes grâce au dynamisme des pays émergents. Les ventes ont progressé de 6,7% à 25,615 milliards d'euros, à comparer avec un consensus Reuters de 25,516 milliards d'euros. Elles ont progressé de 1,1% à magasins comparables. Hors essence, la croissance en comparable est de 0,1%.
Le chiffre d'affaires en France a augmenté de 1,4% à 10,488 milliards d'euros à magasins comparables, dont 5,285 milliards d'euros (-0,1%) pour les hypermarchés. Le consensus était de 10,666 milliards pour la France, dont 5,362 milliards d'euros pour les hypermarchés.
Dans les marchés émergents, le chiffre d'affaires s'est élevé à 9 milliards d'euros, en progression de 4% à magasins comparables. La croissance a été particulièrement forte en Amérique latine, 8,3%, grâce en particulier à l'Argentine. En Asie, les ventes ont augmenté de 3,5% en comparable à 2,256 milliards d'euros.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Carrefour est le deuxième distributeur mondial, derrière l'américain Wal-Mart, et premier distributeur européen.
- Lars Olofsson (précédemment chez Nestlé), à la tête de Carrefour depuis fin 2008, a imposé au groupe un virage stratégique majeur : recentrage sur la marque Carrefour et politique de prix plus bas et plus constant ; changement radical de management, avec notamment l'arrivée d'un ancien de chez Tesco à la tête de la division française.
- La direction se montre déterminée à faire évoluer le modèle opérationnel de Carrefour, notamment dans les hypermarchés avec le nouveau concept Carrefour Planet censé réinventer ce format. Elle affiche des objectifs de croissance de croissance ambitieux à 2015, à même de séduire les investisseurs.
- La diversification géographique de Carrefour lui permet de moins pâtir de l'atonie du marché français et de bénéficier de la croissance dans les pays émergents. D'une manière générale, ses activités internationales sont plus dynamique et plus profitables en moyenne que celles des pays matures. A quoi s'ajoute l'effet positif de la forte appréciation des devises par rapport à l'euro.
- La potentielle externalisation de valeur des 14 milliards d'euros d'actifs immobiliers au sein de Carrefour Property devrait soutenir le cours de Bourse.
Les points faibles de la valeur/=
- Les difficultés dans les hypermarchés, du fait du changement des habitudes de consommation en France avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité, restent l'une des principales préoccupations des investisseurs. Le nouveau modèle de croissance pour le 1er pôle du groupe peine à émerger.
- Certains analystes doutent de la capacité du groupe à tenir son objectif d'économies de coûts de 1 milliard d'euros d'ici à 2012.
- Certains experts se demandent également si la stratégie de pratiquer des prix plus bas ne va pas peser sur la solidité financière de Carrefour.
- Le poids des pays émergents dans le chiffre d'affaires est beaucoup plus faible que Casino. L'Europe représente encore 62% du chiffre d'affaires du groupe à l'international.
- Le retrait de Russie a rendu les investisseurs perplexes. Beaucoup ont considéré cette décision comme étant précipitée et injustifiée. Certains y voient la pression exercée par le fonds activiste Colony Capital, soupçonné de pousser Carrefour à céder massivement des actifs.
=/Comment suivre la valeur/=
- La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années.
- Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maîs transgénique).
- Le redressement de la rentabilité, objectif n