L'action Marks & Spencer (+1,20% à 395,50 euros) résiste à la baisse des marchés en Europe, portée par des ventes trimestrielles supérieures aux attentes au Royaume-Uni. Sur le deuxième trimestre, clos début octobre, le distributeur britannique a enregistré une croissance de 6,3% de ses ventes. Sur son marché domestique, la croissance organique a atteint 5,3%, une performance bien supérieure aux prévisions des analystes interrogés par Reuters qui visaient en moyenne 3,2%. Le groupe a bénéficié de ses bonnes performances dans l'habillement et dans ses activités sur Internet.
Pour autant, le distributeur britannique a maintenu ses objectifs annuels inchangés car ses coûts devraient progresser dans le haut de la fourchette précédemment annoncée de +4%/+5%.
Comme ses concurrents, Marks & Spencer a délivré un message prudent concernant ses perspectives. « Les conditions d'activité devraient devenir plus difficiles à l'avenir. Le revenu disponible des ménages va subir une pression accrue avec la hausse des taux de TVA et la réduction des dépenses publiques, a averti Marks & Spencer. Le gouvernement britannique a effet mis en place des mesures d'austérité particulièrement sévères. « Nous sommes confrontés à une hausse des cours des matières premières et à une base de comparaison significativement plus difficile au second semestre », a ajouté le groupe.
Le nouveau directeur général du distributeur Mark Bolland présentera sa stratégie le mois prochain.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution généraliste
Tout l'enjeu d'une croissance durable pour les grands acteurs français, que sont Carrefour et Auchan, repose notamment sur la relance de leurs hypermarchés français. Ils représentent le coeur de l'activité de ces groupes, d'où leur intérêt stratégique. Pourtant, alors qu'ils constituent le premier contributeur à son chiffre d'affaires et à son résultat, les hypermarchés français de Carrefour n'ont cessé d'enregistrer des performances décevantes par rapport à la concurrence. Pour réinventer l'hypermarché, Carrefour vient de lancer un nouveau concept : Carrefour Planet. L'objectif est de permettre au client de ne plus envisager les courses comme une corvée. Ce nouvel hypermarché s'organise autour de neuf univers dont la beauté, le bio, le marché (produits frais), ou les loisirs, et s'inspire du grand magasin, multi-spécialiste. De grandes marques (L'Oréal, Apple, Coca Cola) ont investi ce nouveau concept avec des stands dédiés.
Distribution spécialisée
Selon l'Institut Français de la mode (IFM), les ventes d'habillement sur Internet ne cessent de se développer. A fin juin, elles ont bondi de 30% sur un an. Elles représentent désormais 8,6% du marché français de l'habillement. De plus en plus d'acteurs développent leur site de ventes : le dernier en date est l'enseigne Zara. Néanmoins, la mode féminine étant vendue sur Internet à un prix qui est 11% inférieur en moyenne au reste du marché, se pose le problème de la viabilité des points de vente classiques. L'essor de la commande par Internet représente un changement important pour les acteurs de la vente par correspondance (VPC). Selon le président de Redcats, entre 70% et 80% du chiffre d'affaires du groupe est désormais réalisé en ligne. La possibilité de faire du shopping depuis un téléphone mobile devrait encore accélérer cette mutation. Ainsi environ 600.000 applications I-Phone pour le site Vente-Privée.com auraient été téléchargées depuis son lancement en juin. Grâce à Internet, certains experts estiment que, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15% à 20% des ventes d'habillement en France.