Le titre Deutsche Bank plonge de 8,32% à 41,04 euros aujourd'hui, enregistrant la plus forte baisse de l'indice Eurotop 100. Cette violente chute fait suite au lancement aujourd'hui d'une augmentation de capital de 10,2 milliards d'euros. Il s'agit de l'appel au marché le plus important jamais lancé par la banque allemande. A l'origine, Deutsche Bank avait prévu de lever 9,8 milliards de dollars seulement, mais l'établissement a décidé de revoir ce chiffre à la hausse pour financer sa montée au capital de Deutsche Postbank.
L'opération avait généré une charge de 2,3 milliards d'euros pour une prise de participation de 30,6%. Deutsche Bank a donc décidé de placer 308,6 millions d'actions nouvelles au prix de 33 euros pièce contre un chiffre prévu initialement de 31,80 euros.
Les actionnaires pourront souscrire à une action nouvelle pour deux détenues. L'augmentation de capital, qui débute aujourd'hui, se terminera le 5 octobre.
Hier, la première banque allemande a inquiété le marché en lançant un profit warning. L'établissement a en effet indiqué qu'il terminerait probablement le troisième trimestre dans le rouge suite à sa prise de participation dans Postbank.
Elle a par ailleurs averti que sa division corporate banking risquait de dégager un bénéfice imposable nettement moins élevé que celui du trimestre comparable de l'année précédente.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon Moody's, les banques européennes ont un niveau de fonds propres suffisant pour absorber les pertes qui pourraient résulter de leurs portefeuilles de créances en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande. Les 30 banques européennes étudiées par l'agence de notation ont un ratio de fonds propres moyen de 9%. Ces établissements peuvent compter sur l'intervention de la Banque Centrale Européenne, qui a décidé d'acheter des obligations de pays qui subissent un fort déficit budgétaire. Sous la pression des marchés, notamment inquiets des difficultés économiques de l'Espagne, les pays de l'Union Européenne vont publier les résultats des tests de résistance des banques d'ici fin juillet. L'an passé, les tests avaient démontré que les banques européennes étaient suffisamment capitalisées pour affronter une détérioration sévère des conditions macroéconomiques. Aujourd'hui, la crise de la dette souveraine oblige à récidiver. Cette initiative permettra de mettre en lumière les banques les plus fragiles du système européen, posant ainsi la question de leur recapitalisation.