Le relèvement des prévisions de bénéfices pour l'année 2010 par l'Association internationale du transport aérien (IATA) a offert une bouffée d'air frais aux compagnies américaines. A Wall Street, delta Air Lines bondit de 3,29% à 11,93 dollars tandis que son concurrent American Airlines s'accorde 2,41% à 6,80 dollars. En effet, l'association table désormais sur un bénéfice total de 8,9 milliards de dollars pour l'ensemble des compagnies aériennes mondiales. C'est plus du triple de sa précédente estimation, qui datait du mois de juin, et s'élevait à 2,5 milliards de dollars.
L'IATA a par ailleurs livré sa première prévision pour l'exercice 2011, qui se chiffre à 5,3 milliards de dollars.
« Personne ne s'attendait à une reprise aussi forte et aussi rapide pour l'industrie », explique l'IATA dans un communiqué. L'association ajoute que les 8,9 milliards de dollars de profits attendus pour 2010 vont commencer à combler les pertes de près de 50 milliards de dollars enregistrées sur les dix dernières années.
Ce redressement s'explique selon les experts par une reprise cyclique plus rapide qu'attendu du trafic et des rendements dans un contexte de tensions sur les capacités.
L'IATA s'interroge toutefois sur la pérennité de cette reprise, en raison notamment des marges très faibles du secteur.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Selon la dernière estimation de l'Association du transport aérien international (Iata), ses 230 compagnies adhérentes devraient dégager des profits cumulés de 2,5 milliards de dollars en 2010 contre 9,9 milliards de pertes en 2009. L'Iata tablait précédemment sur 2,8 milliards de déficit cette année. La révision de ses prévisions provient du rebond plus fort qu'attendu du trafic aérien. C'est le redressement des compagnies asiatiques qui sera le plus spectaculaire car elles devraient dégager 2,2 milliards de dollars de bénéfices cette année contre 2,7 milliards de pertes en 2009. Néanmoins les compagnies aériennes européennes devraient rester lourdement déficitaires, avec des pertes qui ont même été revues à la hausse (de 2,2 à 2,8 milliards de dollars pour 2010, contre 4,4 milliards l'an dernier). C'est d'abord la faiblesse de la croissance économique européenne qui expliquerait cette évolution, mais aussi la baisse de l'euro face au dollar, qui renchérit une partie des coûts, et les mouvements sociaux, notamment chez British Airways. Même les compagnies nord-américaines, habituellement déficitaires, pourraient générer un profit cumulé de 1,9 milliard de dollars, contre 2,7 milliards de pertes en 2009.