Neopost (+ 3,37% à 57,40 euros) affiche l'une des plus fortes hausses de l'indice SBF 120 après avoir publié un chiffre d'affaires rassurant au deuxième trimestre. Le récent profit warning de son concurrent américain Pitney Bowes avaient suscité l'inquiétude des investisseurs sur la performance du français. Le fournisseur mondial de solutions de traitement du courrier a réalisé au deuxième trimestre un chiffre d'affaires 243,9 millions d'euros, en hausse de 6,9%. A taux de change constants, la hausse du chiffre d'affaires s'établit à 1,4%, soit légèrement mieux que le consensus de 1,2%.
L'inversion de tendance s'est confirmée pour les ventes d'équipements qui ont progressé de 2%, hors change, après une chute de 10,7% en 2009.
L'année 2010 se déroule comme anticipé, a précisé Neopost. Dans ces conditions, et hors nouvelle détérioration des conditions de marché, le groupe a confirmé son objectif de croissance du chiffre d'affaires compris entre 0% et 2% par rapport au chiffre d'affaires 2009, hors effets de change. Neopost a confirmé également attendre une marge opérationnelle courante en 2010 égale à 25,7% du chiffre d'affaires.
Réagissant à cette publication Oddo et Gilbert Dupont ont relevé leur recommandation sur la valeur d'Accumuler à Acheter. Le premier a souligné la validation de la capacité de résistance du groupe dans un ENVIRONNEMENT toujours sous pression. « Neopost creuse visiblement l'écart avec son concurrent Pitney Bowes qui affichait un repli de son activité au deuxième trimestre », s'est félicité le second. Les deux brokers ont également mis en avant le rendement élevé du titre : 6,8%.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Numéro deux mondial des machines de traitement du courrier, Neopost bénéficie de solides fondamentaux et de bonnes perspectives de développement à moyen terme, avec un endettement faible.
70% du chiffre d'affaires provient de revenus récurrents tirés de ses activités de service à forte valeur ajoutée. C'est l'une des forces du business model de Neopost, notamment en période de crise conjoncturelle.
Le plan d'optimisation des coûts mis en oeuvre mi-2008 porte ses fruits. La marge opérationnelle du groupe est d'environ 25%
Neopost bénéficiera de la libéralisation du marché postal européen au 1er janvier 2011 pour retrouver une croissance de ses résultats proche de 10%. La déréglementation des postes accroître l'obsolescence des machines.
Le groupe est offensif commercialement avec le lancement de nouvelles gammes de produits haut de gamme mais aussi en renforçant sa présence sur le bas de gamme, ce qui lui permet d'occuper tous les segments.
Depuis 2005, Neopost s'attache à reverser 100% de l'augmentation de sa situation nette à travers le rachat d'actions et le versement d'un dividende. La valeur offre un rendement de 6%.
Les points faibles de la valeur
- En période de difficultés conjoncturelles, le volume du courrier diminue en raison des restrictions des budgets de communication des entreprises. Avec, à la clé, des reports d'achats d'équipements postaux. La baisse des volumes de courrier attendue par les postes françaises et américaines en 2010 devraient ainsi peser sur la croissance organique.
-La société réalise 40% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis. Elle est pénalisée par la baisse du dollar face à l'euro et dépendante du rythme de la reprise outre-Atlantique.
-L'avertissement inédit sur résultats lancé en 2007 a sérieusement entamé la confiance des investisseurs.
Comment suivre la valeur
La valeur est sensible à l'évolution du dollar.
Les perspectives de croissance attachées à la libéralisation du marché postal en Europe pourraient permettre à Neopost de retrouver à moyen terme son statut de valeur de croissance.
- Dans une moindre mesure, la société profite des changements de tarifs postaux qui sont une source de revenus de maintenance.
Le groupe souhaite poursuivre sa politique de croissance externe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Selon Fitch rating, les opérations de fusions-acquisitions devraient revenir en force parmi les groupes de biens d'équipement du fait de l'existence de réserves de liquidités. Au sein des dix groupes du secteur notés par l'agence ces réserves s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros, soit une progression de 50% l'an passé. Des acteurs majeurs tels Schneider ou ABB ont déjà franchi le pas alors que d'autres tels que Siemens ou Legrand ont annoncé leur intention de réaliser des acquisitions en 2010. C'est la structure du secteur qui crée un besoin de rapprochements, permettant aux acteurs de bénéficier de synergies ou d'ouvertures vers de nouveaux marchés, dans un marché marqué par une lente reprise. En outre, les valorisations sont actuellement attractives, à 9,1 fois l'Ebitda au premier trimestre 2010 contre un plus haut de 12,9 fois atteint en 2007. Néanmoins Fitch souligne que, si elles ne sont pas menées prudemment, les opérations de croissance externe pourraient menacer les notations crédit. C'est le risque des acquisitions de grande ampleur.