Hewlett-Packard (-2,94% à 38,68 dollars) affiche la plus forte baisse de l'indice Dow Jones pour la deuxième séance consécutive. Le plus important groupe informatique mondial a surpris les investisseurs en surenchérissant sur Dell pour s'emparer de spécialiste du stockage informatique 3PAR. HP propose 24 dollars par action, soit une prime de 33,3% par rapport à l'offre de Dell de 18 dollars. Cette dernière représentait une prime de 86% par rapport au cours de clôture de 3PAR avant l'annonce de son offre. Le montant total de l'offre Hewlett-Packard s'élève à 1,6 milliard de dollars.
Une fois la transaction approuvée par le conseil d'administration de 3PAR, HP s'attend à ce qu'elle soit finalisée d'ici à la fin de l'année.
3PAR est spécialisé dans les produits de stockage informatique adaptés au cloud computing, où location en ligne de services informatiques (stockage et logiciels), qui est actuellement en plein développement. Les sociétés spécialisées dans ce domaine sont recherchées par les grands groupes informatiques qui souhaitent accaparer une part plus importante des budgets informatiques des sociétés. Ce qui passe par une extension de leur offre et de sa valeur ajoutée.
Dans le cas de Dell et de Hewlett-Packard, leur objectif est d'accroître leur présence dans les services ou les marges sont plus élevées et moins volatiles que dans leur métier historique de fabricant de matériel informatique. En septembre dernier, Dell a annoncé le rachat de la société de services informatiques, Perot Systems pour 3,9 milliards de dollars, plus d'un an après le rachat d'EDS par Hewlett-Packard.
De plus, comme l'indiquait le management de Dell aux « Echos », il y a quelques mois, l'essentiel des dépenses informatiques professionnels est réalisé dans les services. Dans les grandes entreprises, pour chaque dollar dépensé en matériel, huit dollars le sont ainsi dans les services.
Les sociétés technologiques qui ont adopté cette stratégie souhaitent in fine rester leader sur le ou leurs segments de marché afin d'être incontournable auprès de leurs clients dans l'espoir d'accélérer leur croissance et d'accroître leurs marges.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Le Syntec informatique prévoit une croissance européenne du secteur comprise entre 0 et 2% en 2010. En France le secteur devrait bénéficier d'une croissance de 1%, à 40,5 milliards d'euros, contre un repli plus élevé que prévu de 4% l'an passé. En 2010 entre 3.000 et 5.000 emplois nets pourraient être créés. Ce rebond du marché devrait provenir de l'industrie financière. Cette dernière, ébranlée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, s'est profondément restructurée à travers des fusions et l'émergence de nouvelles réglementations en matière de fonds propres. En revanche, les changements politiques au Royaume-Uni vont affecter les SSII. La coalition conservatrice-libérale formée par le nouveau Premier ministre, David Cameron, a en effet annoncé un programme d'économies de 6,25 milliards de livres sterling (7,2 milliards d'euros) destiné à réduire le déficit budgétaire. Ces mesures incluent des coupes dans les dépenses pour les technologies et la renégociation de contrats entre l'Etat et ses prestataires de service. Ce sont principalement des groupes américains comme CSC (Computer Sciences Corporation), Accenture, IBM et HP qui vont être affectés par cette décision.
Constructeurs informatiques
Gartner anticipe une hausse de 22% des ventes d'ordinateurs dans le monde cette année, contre une progression de 20% anticipé précédemment.Toutefois le boom des netbooks devrait ralentir pour trois raisons. Premièrement ces ordinateurs ont des limites et sont essentiellement utilisés pour surfer sur Internet et échanger des e-mails. De plus, les prix des ordinateurs portables traditionnels diminuent, et deviennent donc plus attractifs pour les clients. Enfin, l'iPad d'Apple et autres tablettes tactiles concurrencent sérieusement les netbooks car elles permettent en plus de lire des livres et d'échanger des vidéos. En conséquence, Gartner considère que les netbooks pourraient ne plus représenter que 13,9% du marché mondial des PC portables en 2014, contre 18,6% en 2010 et 21,1% en 2009.