BHP Billiton (-1,30% à 1891 pence) poursuit son repli après avoir annoncé qu'il avait l'intention de faire une offre entièrement en cash pour acquérir la totalité des titres du numéro un mondial des engrais, Potash. Cette offre de 130 dollars par action valorise la cible à environ 40 milliards de dollars. Le groupe s'adresse donc directement aux actionnaires du groupe après le rejet hier de son offre par le conseil d'administration de Potash. Ce dernier la jugeait « grossièrement » insuffisante, BHP Billiton a répliqué en la qualifiant d' « attrayante ».
Il souligne qu'elle représente une prime de 20% par rapport de clôture du 11 août, le jour précédant la première approche de BHP Billiton, et de 32% par rapport au cours moyen sur les 30 dernières séances.
« Le conseil d'administration à l'unanimité estime que la proposition de BHP Billiton sous-évalue substantiellement PotashCorp et ne reflète ni la valeur de sa position de leader dans une industrie stratégiquement vitale, ni ses perspectives de croissance sans égal », a expliqué hier Dallas J. Howe, le président de Potash.
Ce dernier a accusé BHP Billiton d'opportunisme, estimant qu'il essaye d'exploiter une anomalie dans la valorisation du groupe. Il rappelle que le secteur des fertilisants émerge d'une baisse dans précédent de la demande liée à la crise économique. En parallèle, PotashCorp a adopté une « pilule empoisonnée », un dispositif anti-OPA.
Le groupe minier évalue à 43 milliards de dollars le montant nécessaire pour financer cette opération, précisant qu'il possède les facilités de crédit adéquates.
BHP Billiton a expliqué que cette acquisition lui permettrait d'accélérer son entrée dans l'industrie des fertilisants et était conforme à sa stratégie visant à devenir le leader mondial de la production de potasse.
Hier, l'action Potash a bondi de 27,7% à 143,17 ; les investisseurs faisant le pari d'une surenchère.
Affaire à suivre...
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le projet de loi « Nome » («nouvelle organisation du marché de l'électricité») a été adopté le 15 juin 2010 par l'Assemblée nationale. Il soulève une forte résistance d'EDF, qui doit céder 20% de sa production à la concurrence. L'objectif est d'assurer le nouvel équilibre du système électrique français, principalement au bénéfice des concurrents d'EDF. Ces derniers devraient pouvoir revendre de l'électricité en France sans perdre de l'argent. Ce n'est actuellement pas le cas pour Poweo et Direct Energie par exemple. Ils ne peuvent pas, pour le moment, produire ou acheter de l'électricité à un prix inférieur au tarif réglementé appliqué aux particuliers. Ces opérateurs promettent en échange de proposer des services innovants, permettant notamment de maîtriser la consommation d'électricité. Le président d'EDF, Henri Proglio, prévient, lui, que la cession d'une partie de sa production à la concurrence ne se fera pas en dessous de son coût de revient, soit entre 42 et 45 euros par mégawattheure (MWh).