Les ventes de voitures particulières neuves ont poursuivi leur recul en France en juillet, de 12,9% par rapport au même mois de l'an passé, avec la prime à la casse, déjà réduite en début d'année, de nouveau baissée le 1er juillet.
Le recul des ventes a affecté les deux constructeurs français: PSA Peugeot Citroën a baissé de 15% et le groupe Renault de 7,6% malgré la poursuite de la croissance de sa filiale roumaine à bas coût Dacia.
Globalement, les marques françaises sont en recul de 15,4% et les marques étrangères se replient de 9,9%. Mais les marques françaises conservent une part de marché majoritaire (52,6%) en juillet.
Le marché français automobile enregistre "une baisse progressive, liée à la diminution de la prime à la casse", a commenté à l'AFP François Roudier, porte-parole du CCFA, rappelant que ce dispositif était "souhaité" par les constructeurs.
Les immatriculations de voitures neuves sont reparties à la baisse depuis mai, à la suite de la réduction de la prime à la casse qui avait soutenu le marché l'an dernier et encore en début d'année. La prime s'établit désormais à 500 euros contre 700 au premier semestre et 1.000 l'an dernier.
Mais le recul s'est accentué en juillet, après un repli limité à 1,2% en juin. Pour le porte-parole, "il y a peut-être eu quelques anticipations de livraisons pour des Français qui voulaient partir en vacances avec leur voiture".
"Le marché automobile français a enclenché la marche arrière", affirme Philippe Gattet, analyste automobile du cabinet Xerfi. "Ce mois-ci, les constructeurs français paient un lourd tribut au coup de frein sur la consommation et à la baisse de la prime à la casse".
Pour l'analyste, la prime à la casse "n'a eu qu'un effet d'anticipation sur les achats". Et "les fondamentaux économiques n'incitent pas à l'achat de véhicules", ajoute-t-il, en détaillant un "moral des ménages en berne", "un pouvoir d'achat sous pression" et un chômage qui "continue d'augmenter inlassablement".
Xerfi maintient ses prévisions d'une baisse du marché français de 10% cette année, après une hausse de 10,7% en 2009.
Sur les sept premiers mois de 2010, les immatriculations de voitures neuves restent cependant encore en hausse de 2,8%.
"On va diminuer progressivement et on va se retrouver à 2 millions de voitures à la fin de l'année, c'est à dire le marché français tel qu'on le connaît depuis 15 ans", estime François Roudier.
"On retrouve un marché qui, à la fois dans son volume et dans sa répartition, redevient le marché français traditionnel", poursuit le porte-parole, en signalant une avancée des voitures de la gamme moyenne et supérieure, alors que la prime à la casse avait dopé les ventes de petites voitures.
Au sein du groupe PSA, Citroën recule de 17% et Peugeot de 13,3%. Dans le groupe Renault, la marque Renault baisse de 15,9% alors que Dacia progresse encore fortement (+47,5%) pour être en juillet la cinquième marque en France, après les trois françaises et l'allemande Volkswagen.
Les voitures françaises occupent huit des dix premières places du palmarès des ventes, avec en tête la famille Renault Mégane-Scénic, les Peugeot 207/206+ et la Renault Clio.
Le mois de juillet a aussi vu la poursuite de la progression des immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs (VUL, moins de 5,1 tonnes) de +13,4% en données brutes. Depuis le début de l'année, elles sont en hausse de 11,2%.
Le CCFA y voit "une reprise du marché des professionnels" et "un certain retour de l'activité économique", selon son porte-parole.