La saison de publication des résultats trimestriels débute sous des auspices favorables : les trois sociétés de premier plan qui ont présenté les leurs ont fait mieux qu'attendu. Après le producteur d'aluminium Alcoa, le fabricant de microprocesseurs Intel, c'est aujourd'hui au tour de la deuxième banque américaine, JPMorgan. Son titre cède pourtant 1,88% à 39,59 dollars, pénalisé comme le reste du marché par des indices d'activité manufacturière décevants pour les régions de New York et de Philadelphie.
Les inquiétudes à propos d'une rechute de l'économie prennent ainsi le pas sur les bons résultats des sociétés.
Au deuxième trimestre, JPMorgan a dégagé un bénéfice net de 4,8 milliards de dollars, soit 1,09 dollar par action, à comparer avec un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars, soit 28 cents, un an plus tôt. Le chiffre de cette année comprend 1,5 milliard de dollars, soit 36 cents par action, de reprise de provisions pour pertes sur prêts, a précisé Jamie Dimon, son directeur général. Elle a également enregistré une charge de 550 millions de dollars, soit 14 cents par action, liée à la taxe britannique sur les bonus bancaires. Les analystes interrogés par Thomson Reuters visaient en moyenne un bénéfice par action de 67 cents.
Commentant ces résultats, Jamie Dimon a déclaré : « Bien que nous soyons satisfaits de la baisse des pertes sur les crédits à la consommation et des défauts, ils demeurent à des niveaux extrêmement élevés et en conséquence la rentabilité de NOS activités de prêts aux consommateurs est encore inacceptable. Il est encore trop tôt pour dire quelle sera l'ampleur de l'amélioration à partir de maintenant ».
Le produit net bancaire s'est, lui, élevé à 25,6 milliards de dollars, contre 27,709 milliards de dollars lors de la période correspondante de l'an dernier. La prévision moyenne des analystes était de 25,3 milliards de dollars.
Enfin, le ratio Tier one de la banque, qui mesure sa solidité financière, a atteint 12,1% contre 9,7% un an plus tôt.
Ses concurrents, Bank of America et Citigroup présenteront leurs résultats demain.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon Moody's, les banques européennes ont un niveau de fonds propres suffisant pour absorber les pertes qui pourraient résulter de leurs portefeuilles de créances en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande. Les 30 banques européennes étudiées par l'agence de notation ont un ratio de fonds propres moyen de 9%. Ces établissements peuvent compter sur l'intervention de la Banque Centrale Européenne, qui a décidé d'acheter des obligations de pays qui subissent un fort déficit budgétaire. Sous la pression des marchés, notamment inquiets des difficultés économiques de l'Espagne, les pays de l'Union Européenne vont publier les résultats des tests de résistance des banques d'ici fin juillet. L'an passé, les tests avaient démontré que les banques européennes étaient suffisamment capitalisées pour affronter une détérioration sévère des conditions macroéconomiques. Aujourd'hui, la crise de la dette souveraine oblige à récidiver. Cette initiative permettra de mettre en lumière les banques les plus fragiles du système européen, posant ainsi la question de leur recapitalisation.