En hausse de 3,86% à 448,95 pence, BP signe la plus forte progression de la Bourse de Londres. La compagnie pétrolière est soutenue par l'espoir d'un colmatage de la marée noire dans le Golfe du Mexique. De plus, le groupe bénéficie de rachats à bon compte. Sa capitalisation a fondu de 60 milliards de dollars (40%) depuis le 20 avril, jour de l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon. A ce titre, de nombreux brokers (UBS, Credit Suisse, HSBC entre autres) conseillent d'acheter un titre qu'ils jugent trop sévèrement sanctionné.
Hier, HSBC a ainsi réduit son objectif de cours sur BP de 715 à 660 pence tout en réitérant sa recommandation Surpondérer. Le broker estime que le coût de la marée noire est désormais intégrée dans le cours de l'action. Le bureau d'études affirme par ailleurs que le dividende sera sauvé lorsque l'installation destinée à récupérer le pétrole sera installé. Pour HSBC, BP est désormais une action à haut risque mais également à fort potentiel.
Or, BP a annoncé dans la nuit un premier succès dans sa lutte contre la fuite du puits de pétrole à l'origine de la marée noire du Golfe du Mexique. La compagnie pétrolière britannique est parvenue jeudi soir à sectionner le conduit à l'origine de la fuite et tentait dans la soirée d'y apposer un entonnoir. BP devrait annoncer d'ici "12 à 24 heures" si l'opération est une réussite.
De son côté, un porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que l'administration allait présenter une première facture de 69 millions de dollars à BP "pour rembourser les contribuables" conformément à la loi américaine pollueur-payeur.
La compagnie pétrolière, qui a déjà déboursé plus d'un milliard de dollars dans la réparation de la catastrophe, pourrait payer au final plus de 37 milliards de dollars, soit trois ans de bénéfices, selon Credit Suisse. Mais, le broker a indiqué que si BP parvenait rapidement à endiguer la fuite, la facture pourrait nettement s'alléger.
Dernier élément en faveur de BP, Tony Howard, patron du groupe pétrolier, a promis que BP fera le maximum pour ne pas tailler dans les dividendes versés aux actionnaires. Ce matin, l'espoir du succès de la tentative de confinement du puits donne du poids à la promesse du dirigeant.
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
fitch ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.