Aéroports de Paris a enregistré un chiffre d'affaires de 646,2 millions d'euros au premier trimestre de son exercice 2010, en hausse de 6,2%. Le trafic passagers a connu une hausse de 0,8% à 18,2 millions de passagers. Il a progressé de 1,4% à Paris-Charles de Gaulle, mais a reculé de 0,5% à Paris-Orly. Le groupe estime que son chiffre d'affaires trimestriel constitue une « bonne performance » grâce au dynamisme des commerces et services et à des effets de périmètre.
Le groupe a réitéré son objectif d'un chiffre d'affaires 2010 en « légère croissance » par rapport à 2009 et d'un Ebitda 2010 du même ordre de grandeur que celui de 2009.
ADP attend désormais un trafic 2010 en ligne avec les chiffres de 2009. Le gestionnaire aéroportuaire tablait, avant le nuage de cendres, sur une croissance de 0,5% du trafic en 2010.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ebitda : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'ebe français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.
Les points forts de la valeur
- ADP bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est toujours la première destination touristique mondiale et le hub (plate-forme de correspondance) le plus puissant en Europe.
- ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants.
- Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe.
- Le groupe a lié des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam.
Les points faibles de la valeur
- La reprise du trafic aérien reste dépendante de la conjoncture économique.
- Certains analystes estiment qu'un ENVIRONNEMENT réglementaire jugé de plus en plus contraignant pourrait limiter la marge de manoeuvre d'ADP pour profiter pleinement de la reprise.
- Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle).
- Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.
Comment suivre la valeur
- Premier actionnaire d'ADP, L'Etat français n'a pas vocation à maintenir en l'état sa participation. Il pourrait avoir besoin d'argent frais pour réduire le poids de la dette publique. Vinci ( 3,3 % du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital.
- L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes.
- L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre. La modification du périmètre de régulation se profile pour 2011 et devrait permettre de revaloriser sensiblement l'Immobilier de diversification et les activités commerciales du groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
L'Iata (l'Association du transport aérien international) a divisé par deux ses prévisions de pertes nettes pour 2010. Elles devraient finalement atteindre 2,8 milliards de dollars. Cette année les compagnies asiatiques et d'Amérique latine devraient sortir de la crise avec des bénéfices respectifs de 900 et 800 millions de dollars. En revanche, les compagnies nord-américaines et européennes devraient rester déficitaires avec des pertes estimées à 1,8 milliard de dollars pour les premières et 2,2 milliards pour les secondes. Les compagnies européennes affrontent davantage de difficultés que leurs concurrentes américaines car leurs pertes plus lourdes sont à comparer avec un niveau d'activité plus faible. En effet, l'Europe représente 22% du chiffre d'affaires mondial du secteur contre 35% pour l'Amérique du Nord. Les sociétés européennes doivent non seulement affronter un environnement économique défavorable mais aussi une concurrence violente des compagnies low-cost. Ces dernières s'attaquent à des compagnies classiques, qui, généralement, n'ont pas assez réduit leurs coûts. Souhaitant durcir leurs plans d'économies, les acteurs européens, en particulier Lufthansa, Air France et British Airways, se sont heurtés à de fortes résistances sociales.