En hausse de 1,08% à 2017,5 pence à Londres, Royal Dutch Shell "A" réalise l'un des meilleurs débuts de séance parmi les grandes capitalisations européennes. La première compagnie pétrolière du Vieux Continent échappe à la baisse des marchés grâce à la publication de résultats trimestriels solides. Dopé par la hausse des prix du pétrole et la reprise de la demande, le bénéfice net de Shell a bondi de 57% à 5,48 milliards de dollars au premier trimestre 2010. Hors exceptionnels, le bénéfice ressort à 4,82 milliards, largement au-dessus du consensus Reuters de 4,04 milliards de dollars.
Le chiffre d'affaires a progressé de 48% à 88,03 milliards de dollars.
"Ce sont des résultats très solides", a commenté un analyste financier cité par Bloomberg. "La croissance de la production est forte et la société est bien positionnée avec davantage de projets qui vont entrer en production".
Sur les trois premiers mois de l'exercice, la production d'hydrocarbures (pétrole et gaz) affiche une hausse de 6% à 3,594 millions de barils équivalent pétrole par jour (mbep/j), dopée par la montée en puissance de nouveaux gisements en Russie et au Brésil. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une croissance nulle.
voquant des signaux mixtes pour les perspectives à court terme, le directeur général Peter Voser s'est montré prudent pour le reste de l'année. Dans ce cadre, il a confirmé la poursuite son plan de redressement, qui prévoit notamment la suppression de 1.000 emplois cette année après 5.000 l'an dernier, pour économiser un milliard de dollars supplémentaires, et un recentrage des activités dans l'aval.
"Les priorités, ce sont une performance beaucoup plus concurrentielle, la croissance et une exécution plus efficace de notre stratégie", a affirmé Peter Voser.
Shell est la deuxième major pétrolière à publier ses comptes trimestriels. Hier, la deuxième compagnie pétrolière européenne BP a publié un bénéfice net plus que doublé à 6,08 milliards de dollars contre 2,56 milliards un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a progressé de 54,8% à 74,41 milliards de dollars.
ExxonMobil, la première compagnie pétrolière américaine, publiera demain et Total vendredi.
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
fitch ratings souligne que les majors pétrolières européennes seraient fragilisées si le cours du baril de pétrole rechutait. Depuis le mois d'octobre, ce cours évolue entre 70 et 80 dollars. De nombreux analystes estiment que le cours du pétrole pourrait baisser au second trimestre du fait de la fin des plans de relance dans les économies développées, et d'une demande en retrait au printemps. Fitch considère que l'industrie pétrolière européenne doit non seulement affronter une baisse de la demande de produits pétroliers mais aussi des marges de raffinage, tombées à leur plus bas niveau en 15 ans. Toutefois, l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole cette année. Elle devrait croître de 1,8% par rapport à 2009, tirée par les pays émergents comme la Chine, contre 1,7% prévu auparavant. En 2009 cette demande avait enregistré une baisse historique de 1,5%. En 2010, la consommation devrait atteindre 86,5 millions de barils par jour. Dans les pays de l'OCDE, l'AIE prévoit une stagnation de la consommation, après une chute de 4,4% en 2009.