Neopost (- 3,64% à 59,01 euros ) affiche le repli le plus prononcé parmi les valeurs éligibles au service à règlement différé. Certains investisseurs s'avouent déçus de la prévision d'un simple maintien de la rentabilité opérationnelle courante cette année à 27,50%. Le reste des comptes 2009 du fournisseur de solutions de traitement du courrier n'a pas réservé de surprise. Les actionnaires pourront se consoler avec le niveau élevé du dividende - il représente un rendement d'environ 6% - et qui le restera en 2010.
En 2009, Neopost a réalisé un résultat part du groupe de 147,9 millions d'euros, en recul de 5,7%, et un résultat opérationnel courant de 234,7 millions d'euros, en baisse de 0,5%. Il a représenté 25,7% d'un chiffre d'affaires de 913,1 millions d'euros (-0,5%), stable par rapport à 2008.
CM-CIC explique la résistance de la marge opérationnelle par l'évolution du mix-produits en faveur des produits récurrents bien margés et par les premières économies des réorganisations engagées en 2008.
Le groupe a proposé le versement d'un dividende total de 3,80 euros par action, identique à celui de l'exercice précédent. Neopost ayant déjà procédé le 11 janvier 2010 au versement d'un acompte sur le dividende 2009 de 1,65 euro par action, le complément qui sera versé en août 2010, s'élèverait à 2,15 euros par action, les actionnaires pouvant opter pour un dividende payé en action. Pour 2010, le groupe compte maintenir un dividende élevé et poursuivre sa politique d'acompte sur dividende.
En matière de perspectives, le fournisseur de solutions de traitement du courrier prévoit de générer une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 0% et 2% en 2010, hors effets de change, et de maintenir son résultat opérationnel courant au niveau élevé de 25,7% du chiffre d'affaires. Il s'attend à continuer de « bénéficier de la croissance de ses revenus récurrents et de l'amélioration lente mais progressive de ses ventes d'équipement ».
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Numéro deux mondial des machines de traitement du courrier, Neopost bénéficie de solides fondamentaux et de bonnes perspectives de développement à moyen terme, avec un endettement faible.
- 70% du chiffre d'affaires provient de revenus récurrents tirés de ses activités de service à forte valeur ajoutée. C'est l'une des forces du business model de Neopost, notamment en période de crise conjoncturelle.
- Le plan d'optimisation des coûts mis en oeuvre mi-2008 porte ses fruits. La marge opérationnelle du groupe est de quelque 25%.
- Neopost bénéficiera de la libéralisation du marché postal européen au 1er janvier 2011 pour retrouver une croissance de ses résultats proche de 10%.
- Depuis 2005, Neopost s'attache à reverser 100% de l'augmentation de sa situation nette à travers le rachat d'actions et le versement d'un dividende. La valeur offre un rendement de 6%.
Les points faibles de la valeur
- En période de difficultés conjoncturelles, le volume du courrier diminue en raison des restrictions des budgets de communication des entreprises. Avec, à la clé, des reports d'achats d'équipements postaux. La baisse des volumes de courrier attendue par les postes françaises et américaines en 2010 devraient ainsi peser sur la croissance organique.
- La société réalise 40% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis. Elle est pénalisée par la baisse du dollar face à l'euro et dépendante du rythme de la reprise outre-Atlantique.
- L'avertissement inédit sur résultats lancé en 2007 a sérieusement entamé la confiance des investisseurs.
Comment suivre la valeur
- La valeur est sensible à la baisse du dollar.
- Les perspectives de croissance attachées à la libéralisation du marché postal en Europe pourraient permettre à Neopost de retrouver à moyen terme son statut de valeur de croissance.
- Dans une moindre mesure, la société profite des changements de tarifs postaux qui sont une source de revenus de maintenance.
- Le groupe souhaite poursuivre sa politique de croissance externe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
D'après la Fédération des industries mécaniques (FIM), la mécanique française a subi une chute historique de 15% de son chiffre d'affaires, à 98 milliards d'euros, en 2009. Ce secteur, qui emploie 650.000 personnes, a enregistré un recul de 5,5% de ses effectifs. Cette évolution n'est pas spécifique à la France. Elle a touché même le très puissant secteur des biens d'équipement allemand, qui représente un cinquième de la production mondiale. La machine-outil allemande (qui représente 920.000 salariés) a d- affronter un plongeon de 24,8% de ses facturations, à 160,1 milliards d'euros, un niveau inférieur à celui de 2006. Les usines allemandes ont tourné en moyenne à 70% de leur capacité l'an dernier, contre 89% un an auparavant. La branche a perdu 30.000 postes. C'est la pire performance depuis un demi-siècle. Ce secteur, très dépendant de la demande internationale, a pâti d'un retrait de 25,5% de ses exportations. La Chine est devenue le premier client étranger du secteur, avec une augmentation de 4,2% des ventes, à 10,3 milliards d'euros. Elle a ainsi devancé les marchés nord-américains (-30,6%) et français (-27,1%). Les commandes ont, elles, baissé de 38%.